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    DON JUAN.

    Heureux adolescents, dont le cœur s'ouvre à peine
    Comme une violette à la première haleine
            Du printemps qui sourit,
    Ames couleurs de lait, frais buissons d'aubépine
    Où, sous le pur rayon, dans la pluie argentine
            Tout gazouille et fleurit.

    O vous tous qui sortez des bras de votre mère
    Sans connaître la vie et la...

  • D’Aremberg, où vas-tu ? Penses-tu m’échapper ?
    Quoi ! Tandis qu’à Paris on t’attend pour souper,
    tu pars, et je te vois, loin de ce doux rivage,
    voler en un clin d’oeil aux lieux de ton bailliage !
    C’est ainsi que les dieux qu’Homère a tant prônés
    fendaient les vastes airs de leur course étonnés,
    et les fougueux chevaux du fier dieu de la guerre
    ...

  • Du Dieu qui nous créa la clémence infinie,
    Pour adoucir les maux de cette courte vie,
    À placé parmi nous deux êtres bienfaisants,
    De la terre à jamais aimables habitants,
    Soutiens dans les travaux, trésors dans l'indigence :
    L'un est le doux Sommeil, et l'autre est l'Espérance.
    L'un, quand l'homme accablé sent de son faible corps
    Les organes vaincus...

  • LE TRAVAIL

    Poète errant au bord de cette mer profonde,
    Suspends tes pas, et vois,… vois ce que fait son onde :
    En brisant sur la grève, elle y prend au hasard
    Quelque caillou grossier qui gisait à l’écart,
    De silex, de granit quelque rude parcelle,
    La détache du sol et l’entraîne après elle,
    Et la plonge au milieu des...

  • Quant à flatter la foule, ô mon esprit, non pas !

    Ah ! le peuple est en haut, mais la foule est en bas.
    La foule, c'est l'ébauche à côté du décombre ;
    C'est le chiffre, ce grain de poussière du nombre ;
    C'est le vague profil des ombres dans la nuit ;
    La foule passe, crie, appelle, pleure, fuit ;
    Versons sur ses douleurs la pitié fraternelle.
    Mais...

  • Pour bien contrepoiser d'une juste balance
    Et la guerre et la Paix, et clerement sçavoir
    Pour laquelle des deux en son pais avoir,
    Doibt le plus prier Dieu tout le peuple de France :

    Il est bon contempler des Perses la prudence ;
    Lesquelz ayans perdu de leur Roy le pouvoir,
    Sans loy, sans magistrat, qui à eulx peut pourvoir,
    Demeuroient par huict jours...