Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
...

J'adore la banlieue avec ses champs en friche
Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche
Me parle de quartiers dès longtemps démolis.
Ô vanité ! Le nom du marchand que j'y lis
Doit orner un tombeau dans le Père-Lachaise.
Je m'attarde. Il n'est rien ici qui ne...

Afin qu'à l'avenir on t'adore, ô Déesse,
Je plante en ton honneur ce laurier immortel,
Je te sacre ce temple où j'offre à ton autel
Les armes dont Amour a dompté ma jeunesse.

Ceux qui t'invoqueront pour vierge chasseresse
Et qui t'honoreront de maint voeu...

Petit nombril, que mon penser adore,
Et non mon oeil qui n'eut onques le bien
De te voir nu, et qui mérites bien
Que quelque ville on te bâtisse encore ;

Signe amoureux, duquel Amour s'honore,
Représentant l'Androgyne lien,
Combien et toi, mon mignon, et...

Je meure si jamais j'adore plus tes yeux,
Cruelle dédaigneuse, et superbe Maistresse,
Si jamais plus, menteur, je fais une Déesse
D'un subject ennemy de ce qui l'ayme mieux.

C'est moy qui t'ay logée au plus haut lieu des Cieux,
Déguisant ton Esté d'une fleur de...

Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j'adore,
L'autre soir apparut si brillante en ces lieux,
Qu'à l'éclat de son teint et celui de ses yeux,
Tout le monde la prit pour la naissante Aurore.

La Terre, en la voyant, fit mille fleurs éclore,
L'air fut partout...