• Quien no ama, no vive.


    Oh ! qui que vous soyez, jeune ou vieux, riche ou sage,
    Si jamais vous n'avez épié le passage,
    Le soir, d'un pas léger, d'un pas mélodieux,
    D'un voile blanc qui glisse et fuit dans les ténèbres,
    Et, comme un météore au sein des nuits funèbres,
    Vous laisse dans le coeur un sillon radieux ;

    Si vous ne connaissez que...

  • Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
    Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
    Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle,
    Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.

    Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
    Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
    Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
    Comme un...

  • Jeune fille, l'amour, c'est d'abord un miroir
    Où la femme coquette et belle aime à se voir,
    Et, gaie ou rêveuse, se penche ;
    Puis, comme la vertu, quand il a votre coeur,
    Il en chasse le mal et le vice moqueur,
    Et vous fait l'âme pure et blanche ;

    Puis on descend un peu, le pied vous glisse... - Alors
    C'est un abîme ! en vain la main s'attache aux...

  • Je ne songeais pas à Rose ;
    Rose au bois vint avec moi ;
    Nous parlions de quelque chose,
    Mais je ne sais plus de quoi.

    J'étais froid comme les marbres ;
    Je marchais à pas distraits ;
    Je parlais des fleurs, des arbres
    Son oeil semblait dire: " Après ? "

    La rosée offrait ses perles,
    Le taillis ses parasols ;
    J'allais ; j'écoutais les...

  • [...] Sus, sus, il faut partir, il faut trousser bagage,
    J'entends les grands hérauts de la divinité
    Qui me viennent sommer au céleste voyage,
    Seigneur, loge mon âme au sein de ta bonté.

    Adieu, soleil, qui sors de l'onde marinière
    Pour faire voir à tous ce petit monde, adieu,
    Je vais voir un soleil, dont la pure lumière
    Ravit les habitants de la...

  • Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés,
    Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez !
    Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !
    Un vaisseau la portait aux bords de Camarine :
    Là, l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
    Devaient la reconduire au seuil de son amant.
    Une clef vigilante a, pour cette journée,
    Sous le cèdre enfermé sa robe d'hyménée...

  • " Apollon, dieu sauveur, dieu des savants mystères,
    Dieu de la vie, et dieu des plantes salutaires,
    Dieu vainqueur de Python, dieu jeune et triomphant,
    Prends pitié de mon fils, de mon unique enfant !
    Prends pitié de sa mère aux larmes condamnée,
    Qui ne vit que pour lui, qui meurt abandonnée,
    Qui n'a pas dû rester pour voir mourir son fils ;
    Dieu jeune, viens...

  • " L'épi naissant mûrit de la faux respecté ;
    Sans crainte du pressoir, le pampre tout l'été
    Boit les doux présents de l'aurore ;
    Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui,
    Quoi que l'heure présente ait de trouble et d'ennui,
    Je ne veux point mourir encore.

    Qu'un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort,
    Moi je pleure et j'espère ; au noir souffle...

  • " Fuis, ne me livre point. Pars avant son retour ;
    " Lève-toi ; pars, adieu ; qu'il n'entre, et que ta vue
    " Ne cause un grand malheur, et je serais perdue !
    " Tiens, regarde, adieu, pars : ne vois-tu pas le jour ? "

    Nous aimions sa naïve et riante folie,
    Quand soudain, se levant, un sage d'Italie,
    Maigre, pâle, pensif, qui n'avait point parlé,
    Pieds...

  • Jeune fille, ton coeur avec nous veut se taire
    Tu fuis, tu ne ris plus ; rien ne saurait te plaire.
    La soie à tes travaux offre en vain des couleurs ;
    L'aiguille sous tes doigts n'anime plus des fleurs.
    Tu n'aimes qu'à rêver, muette, seule, errante,
    Et la rose pâlit sur ta bouche mourante.
    Ah ! mon oeil est savant et depuis plus d'un jour,
    Et ce n'est...