C'est l'hiver sans parfum ni chants...
Dans le pré, les brins de verdure
Percent de leurs jets fléchissants
La neige étincelante et dure.
Quelques buissons gardent encor
Des feuilles jaunes et cassantes
Que le vent âpre et rude mord
Comme font les chèvres grimpantes.
Et les arbres silencieux
Que toute cette neige isole
Ont...
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A Eric de Haulleville
Pour veiller ce soir d'hiver
Verse le thé, plus amer
Et violent que le fer,
Où est le plaisir des sages.
Tu te penches sur ce thé
Tu y cherches la santé
Les vertus, la vérité
D'une eau vive et sans nuages.
Or un visage sans prix
Comme de l'or dépoli
Apparaît et te sourit
Dans la liqueur... -
Le silence uni de l'hiver
est remplacé dans l'air
par un silence à ramage ;
chaque voix qui accourt
y ajoute un contour,
y parfait une image.
Et tout cela n'est que le fond
de ce qui serait l'action
de notre coeur qui surpasse
le multiple dessin
de ce silence plein
d'inexprimable audace.