• Quelle soie aux baumes de temps
    Où la Chimère s’exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S’exaltent dans notre avenue :
    Moi, j’ai ta chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.

    Non ! La bouche ne sera sûre
    De rien goûter à sa morsure,
    S’il ne fait, ton princier amant...

  •  
    *

    Les dieux ont dit entre eux : — Nous sommes la matière,
    Les dieux. Nous habitons l'insondable frontière
    Au delà de laquelle il n'est rien ; nous tenons
    L'univers par le mal qui règne sous nos noms,
    Par la guerre, euménide éparse, par l'orgie
    Chantante, dans la...

  •  
    Si peu d’œuvres pour tant de fatigue et d’ennui !
    De stériles soucis notre journée est pleine :
    Leur meute sans pitié nous chasse à perdre haleine,
    Nous pousse, nous dévore, et l’heure utile a fui…

    « Demain ! J’irai demain voir ce pauvre chez lui,
    « Demain je reprendrai ce livre ouvert à peine,
    « Demain je te dirai, mon âme, où je te mène,
    « ...

  • Quelle soie aux baumes de temps
    Où la Chimère s’exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S’exaltent dans notre avenue :
    Moi, j’ai ta chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.

    Non ! la bouche ne sera sûre
    De rien goûter à sa morsure
    S’il ne fait, ton princier amant...

  • V

    On croyait dans ces temps où le pâtre nocturne,
    Loin dans l’air, au-dessus de son front taciturne,
    Voyait parfois, témoin par l’ombre recouvert,
    Dans un noir tourbillon de tonnerre et de pluie,
    Passer rapidement la figure éblouie
    ...

  • En ce temps-là vivaient le Roi Charmant,
    Serpentin-Vert et Florine ma mie,
    Et, dans sa tour, pour cent ans endormie,
    Dormait encor la Belle-au-Bois-Dormant.

    C'était le temps des palais de féerie,
    De l'Oiseau bleu, des Pantoufles de vair,
    Des vieux récits dans les longs soirs d'hiver :
    Moins sots que nous y croyaient, je vous prie.

  • Où la Chimère s'exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S'exaltent dans une avenue :
    Moi, j'ai ta chevelure nue
    Pour enfouir des yeux contents.

    Non. La bouche ne sera sûre
    De rien goûter à sa morsure,
    S'il ne fait, ton princier amant,

    Dans la considérable touffe...

  • Pourquoi vous troublez-vous, enfants de l'Evangile ?
    À quoi sert dans les cieux ton tonnerre inutile,
    Disent-ils au Seigneur, quand ton Christ insulté,
    Comme au jour où sa mort fit trembler les collines,
    Un roseau dans les mains et le front ceint d'épines,
    Au siècle est présenté ?

    Ainsi qu'un astre éteint sur un horizon vide,
    La foi, de nos aïeux la...

  • Quand nous en serons au temps des cerises,
    Et gai rossignol et merle moqueur
    Seront tous en fête.
    Les belles auront la folie en tête
    Et les amoureux du soleil au coeur.
    Quand nous en serons au temps des cerises,
    Sifflera bien mieux le merle moqueur.

    Mais il est bien court, le temps des cerises,
    Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
    Des...

  • Si peu d'oeuvres pour tant de fatigue et d'ennui !
    De stériles soucis notre journée est pleine :
    Leur meute sans pitié nous chasse à perdre haleine,
    Nous pousse, nous dévore, et l'heure utile a fui...

    "Demain ! J'irai demain voir ce pauvre chez lui,
    "Demain je reprendrai ce livre ouvert à peine,
    "Demain je te dirai, mon âme, où je te mène,
    "Demain je...