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  • Au moulin du bois froid où coule de l’eau claire,
           près des rochers, il y a de la fougère.

    Tout près du bois bleu, une jeune fille blonde
           lavait le linge et l’eau coulait à l’ombre.

    Et elle avait retroussé sa robe assez haut :
           on voyait ses jambes blanches dans l’eau.

    Et les chemins étaient frais, étroits, mauvais, noirs,...

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    Tic tac, tic tac ! Le moulin sonne,
    Enfariné par tous les bouts,
    Près du donjon plein de hiboux,
    Dans la verdure qui frisonne.

    Au bord du torrent qui façonne
    Les joncs hauts comme des bambous,
    Tic tac, tic tac ! le moulin sonne,
    Enfariné par tous les bouts.

    L’âne qu’un rien caparaçonne,
    Suit dans l’herbe et le long des trous...

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    Le chaume et la mousse
    Verdissent le toit ;
    La colombe y glousse,
    L'hirondelle y boit ;
    Le bras d'un platane
    Et le lierre épais
    Couvrent la cabane
    D'une ombre de paix.

    Ma sœur, que de charmes !...
    Et devant cela
    Tu n'as que des larmes ?
    — Ah ! s'il était là !...

    Une verte pente
    Trace les...

  • Le vieux meunier dort, au fond d'un cercueil
    De chêne et de plomb, sous six pieds de terre,
    Et, dans le val plein d'ombre et de mystère,
    Le moulin repose en signe de deuil.

    La nuit a drapé ses murs de longs voiles
    Crêpes aux plis noirs et silencieux,
    Et sur le velours funèbre des cieux
    Roulent des pleurs d'or tombés des étoiles.

    La voix...

  • Les nuages traînant leurs blocs
    Autour du soleil qui les troue,
    On voit reflamboyer la roue
    Du moulin bâti dans les rocs.

    Et la chose monstre qui tourne
    Noire, en son clair rutilement,
    Bat des mousses de diamant
    Dans la ruelle où l'eau s'enfourne.

    Puis, à mesure qu'il s'éteint,
    Des tons de l'astre elle se teint.
    Un rosâtre...

  • Le moulin tourne au fond du soir, très lentement,
    Sur un ciel de tristesse et de mélancolie,
    Il tourne et tourne, et sa voile, couleur de lie,
    Est triste et faible et lourde et lasse, infiniment.

    Depuis l'aube, ses bras, comme des bras de plainte,
    Se sont tendus et sont tombés ; et les voici
    Qui retombent encor, là-bas, dans l'air noirci
    Et le silence...