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    Je ne me plaindrai point. La pâle Jalousie
    Retient sa voix tremblante et pleure un sang muet.
    Qu’ils vivent de longs jours, heureux sans poésie,
    Et qu’un amour tranquille habite leur chevet !

    Qu’il la possède bien, sans l’avoir désirée,...

  • On leur fait des sonnets, passables quelquefois ;
    On baise cette main qu’elles daignent vous tendre ;
    On les suit à l’église, on les admire au bois ;
    On redevient Damis, on redevient Clitandre ;

    Le bal est leur triomphe, et l’on brigue leur choix ;
    On danse, on rit, on cause, et vous pouvez entendre,
    Tout en valsant, parmi les luths et les hautbois,
    ...

  • Le premier homme est né, mais il est solitaire.
    Il se sent l’âme triste en contemplant la terre :
    « Pourquoi tant de trésors épars de tous côtés,
    Si je ne peux, dit-il, étreindre ces beautés ?
    Ni les arbres mouvants, ni les vapeurs qui courent,...

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    Lorsque la terre entra dans sa vingtième année,
    Le premier des printemps couronna son repos,
    L’air céleste s’emplit d’odeurs de matinée,
    Et la mer, s’étalant, laissa crouler ses flots.

    Ce jour-là, dans ta grâce, Ève, tu nous es née....

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    Son heureux fiancé l’attend, moi je me cache.
    Elle vient ; je l’épie, en murmurant tout bas
    Ce reproche, le seul que son oubli m’arrache :
                — Vous ne m’aimiez donc pas ?

    Les voici tous les deux : ils vont l’un près de l’autre...

  •  
    Je revenais du Louvre hier.
    J’avais parcouru les portiques
    Où le chœur des Vénus antiques
    Se range gracieux et fier.

    À ces marbres, divins fossiles,
    Délices de l’œil étonné,
    Je trouvais bon qu’il fût donné
    Des palais de...

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    L’heure où tu possèdes le mieux
    Mon être tout entier, c’est l’heure
    Où, faible et ravi, je demeure
    Sous la puissance de tes yeux.

    Je me mets à genoux, j’appuie
    Sur ton cœur mon front agité,
    Et ton regard comme une pluie...

  •  
    Depuis que la beauté, laissant tomber ses charmes,
    N’a plus offert qu’un marbre à mon désir vainqueur ;
    Depuis que j’ai senti mes plus brûlantes larmes
                 Rejaillir froides à mon cœur ;

    A présent que j’ai vu la volupté malsaine
    Fléchir tant de beaux fronts qui n’ont pu se lever,
    Et que j’ai vu parfois luire un enfer obscène...

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    Je ne te raille point, jeune prostituée !
    Tu vas l’œil provocant, le pied galant et prompt,
    A travers le sarcasme et l’ignoble huée :
    Ton immuable rire est plus fort que l’affront.

    Et moi, je porte au bal le masque de mon front ;
    J’y vais, l’âme d’amour à vingt ans dénuée,
    Mendier des regards dans la blanche nuée
    Des vierges dont jamais les...

  • Le bonheur suit sa pente et rit
    Sans témoins, comme un ruisseau coule :
    Celui qu’une amante chérit
    N’en parle jamais à la foule.

    Ô bruit connu d’un léger pas,
    Clair baiser d’une bouche rose,
    Soupir qui ne se note pas,
    Accent...