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    J'étais seul près des flots, par une nuit d'étoiles.
    Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles.
    Mes yeux plongeaient plus loin que le monde réel.
    Et les bois, et les monts, et toute la nature,
    Semblaient interroger dans un confus murmure
       Les flots des mers, les feux du ciel.

    Et les étoiles d'or, légions infinies,
    A voix haute, à...

  • Suis-je ici vraiment ? Suis-je parvenu si haut ?
    Paix grande et naïve et splendeur avant-dernière,
    Touchant au chaos où le Ciel qui plus n'espère
    Se referme et bat comme une ronde paupière.

    Comme le noyé affleurant l'autre surface
    Mon front nouveau-né vogue sur les horizons.
    Je pénètre et vois. Je participe aux raisons.
    Je tiens l'empyrée, et j'ai...

  • La nuit était venue, la lune émergeait de l'horizon, étalant
    sur le pavé bleu du ciel sa robe couleur soufre. J'étais
    assis près de ma bien-aimée, oh ! bien près ! Je serrais ses
    mains, j'aspirais la tiède senteur de son cou, le souffle
    enivrant de sa bouche, je me serrais contre son épaule,
    j'avais envie de pleurer ; l'extase me tenait palpitant,
    éperdu, mon...

  • C'est l'extase langoureuse,
    C'est la fatigue amoureuse,
    C'est tous les frissons des bois
    Parmi l'étreinte des brises,
    C'est, vers les ramures grises,
    Le choeur des petites voix.

    O le frêle et frais murmure !
    Cela gazouille et susurre,
    Cela ressemble au cri doux
    Que l'herbe agitée expire...
    Tu dirais, sous l'eau qui vire,
    Le roulis...

  • Droits et longs, par les prés, de beaux fils de la Vierge
    Horizontalement tremblent aux arbrisseaux.
    La lumière et le vent vernissent les ruisseaux.
    Et du sol, çà et là, la violette émerge.

    Comme le ciel sans tache, incendiant d'azur
    Les grands lointains des bois et des hauteurs farouches,
    La rivière, au frisson de ses petites mouches,
    A dormi,...

  • J'étais seul près des flots, par une nuit d'étoiles.
    Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles.
    Mes yeux plongeaient plus loin que le monde réel.
    Et les bois, et les monts, et toute la nature,
    Semblaient interroger dans un confus murmure
    Les flots des mers, les feux du ciel.

    Et les étoiles d'or, légions infinies,
    A voix haute, à voix basse,...

  • Mon coeur dans le silence a soudain tressailli,
    Comme une onde que trouble une brise inquiète ;
    Puis la paix des beaux soirs doucement s'est refaite,
    Et c'est un calme ciel qu'à présent je reflète
    En tendant vers tes yeux mon désir recueilli.

    Comme ceux-là qu'on voit dans les anciens tableaux,
    Mains jointes et nu-tête, à genoux sur la pierre,
    Je...