• Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée,
    Quand l’air de la maison, les soucis du foyer,
    Quand le bourdonnement de la ville insensée
    Où toujours on entend quelque chose crier,

    Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
    Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
    Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
    Le regard de mon...

  • XXIV

    Quand tu me parles de gloire,
    Je souris amèrement.
    Cette voix que tu veux croire,
    Moi, je sais bien qu’elle ment.

    La gloire est vite abattue ;
    L’envie au sanglant flambeau
    N’épargne cette statue
    Qu’assise au...

  • XXXII

    Quand vous vous assemblez, bruyante multitude,
    Pour aller le traquer jusqu’en sa solitude,
    Vous excitant l’un l’autre, acharnés furieux,
    — Ne le sentez-vous pas ? — le peuple sérieux,
    Qui rêvait à vos cris un dragon dans son...

  •  
    Ô France, ton malheur m'indigne et m'est sacré.
    Je l'ai dit, et jamais je ne me lasserai
    De le redire, et c'est le grand cri de mon âme,
    Quiconque fait du mal à ma mère est infâme.
    En quelque lieu qu'il soit caché, tous mes souhaits
    Le menacent ; sur terre ou là-haut, je le hais.
    César, je le flétris ; destin, je le secoue.
    Je questionne l'...

  • Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli
    Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli !
    Amour ! hymen d'en haut ! ô pur lien des âmes !
    Il garde ses rayons même en perdant ses flammes.
    Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un.
    Il fait, des souvenirs de leur passé commun,
    L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre.
    - Chérie, n'est-ce...

  • Quand nous habitions tous ensemble
    Sur nos collines d'autrefois,
    Où l'eau court, où le buisson tremble,
    Dans la maison qui touche aux bois,

    Elle avait dix ans, et moi trente ;
    J'étais pour elle l'univers.
    Oh! comme l'herbe est odorante
    Sous les arbres profonds et verts !

    Elle faisait mon sort prospère,
    Mon travail léger, mon ciel bleu....

  • Quand la lune apparaît dans la brume des plaines,
    Quand l'ombre émue a l'air de retrouver la voix,
    Lorsque le soir emplit de frissons et d'haleines
    Les pâles ténèbres des bois,

    Quand le boeuf rentre avec sa clochette sonore,
    Pareil au vieux poëte, accablé, triste et beau,
    Dont la pensée au fond de l'ombre tinte encore
    Devant la porte du tombeau ;...

  • Quand les guignes furent mangées,
    Elle s'écria tout à coup :
    J'aimerais bien mieux des dragées.
    Est-il ennuyeux, ton Saint-Cloud !

    On a grand-soif ; au lieu de boire,
    On mange des cerises ; voi,
    C'est joli, j'ai la bouche noire
    Et j'ai les doigts bleus ; laisse-moi. -

    Elle disait cent autres choses,
    Et sa douce main me battait....

  • Quand le livre où s'endort chaque soir ma pensée,
    Quand l'air de la maison, les soucis du foyer,
    Quand le bourdonnement de la ville insensée
    Où toujours on entend quelque chose crier,

    Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
    Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
    Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
    Le regard de mon âme...

  • Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche,
    Comme à Pétrarque apparaissait Laura,
    Et qu'en passant ton haleine me touche... -
    Soudain ma bouche
    S'entr'ouvrira !

    Sur mon front morne où peut-être s'achève
    Un songe noir qui trop longtemps dura,
    Que ton regard comme un astre se lève... -
    Soudain mon rêve
    Rayonnera !

    Puis sur ma...