Paul Verlaine Fecit
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet.
Des filaments...
Paul Verlaine Fecit
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des fesses blanches jusqu’au bord de son ourlet.
Des filaments...
Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie !
L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,
Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,
Ni qui sût rappeler ma liberté bannie.
Dès longtemps je connais sa rigueur infinie !
Mais, pensant aux beautés pour qui je dois périr,
Je bénis mon martyre et, content de mourir,
Je n’ose murmurer contre sa...
La Gueule parle : « L’or, et puis encore l’or,
Toujours l’or, et la viande, et les vins, et la viande,
Et l’or pour les vins fins et la viande, on demande
Un trou sans fond pour l’or toujours et l’or encor ! »
La Panse dit : « À moi la chute du trésor !
La viande, et les vins fins,...
Quand viendra ce jour là, que ton nom au vrai passe
Par France, dans mes vers ? Combien et quantes fois
S’en empresse mon cœur, s’en démangent mes doigts ?
Souvent dans mes écrits de soi-même il prend place.
Malgré moi je t’écris, malgré moi je t’efface.
Quand Astrée viendrait et la foi et le droit,
Alors joyeux ton nom au monde se...
DANS cent lettres d’amour, Lisette et la Marquise
Ont mis, pour un jeune homme, autrefois leur aveu.
Vieillard, il les relit, un soir, les jette au feu,
Et garde seulement la plus tendre, l’exquise.
O Poète, tu crois que la gloire est conquise.
C’est fait. Il est enfin déniché, l’Oiseau bleu !
Mais combien de tes vers te survivront...
Je viens de loin : je viens d'un pays où l'artiste,
Lotus ou mimosa, végète lentement,
Où tout gémit et pleure, où tout est sombre et triste,
Où, pour vivre, chacun ploie ou rampe humblement,
Où le peuple abruti sommeille, fataliste,
Pauvre fœtus qu'au front marqua l'avortement,
Où tout un enfer hurle, et pullule, et subsiste,
Vêtu de soie et...
J’ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
J’ai rêvé de l’Éden aux vivantes féeries,
De lacs bleus, d’horizons aux tons de pierreries ;
Mais je ne veux plus rien ; il suffit que tu ries.
Car, roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l’Éden, sont but de désirs imprudents,
Et tes yeux sont des lacs de saphirs, et dedans
S’...
Dans ces cycles, si grands que l’âme s’en effraie,
L’impulsion première en mouvements voulus
S’exerce. Mais plus loin la Loi ne règne plus :
La nébuleuse est, comme au hasard, déchirée.
Le monde contingent où notre âme se fraie
Péniblement la route au pays des élus,
Comme au-delà du ciel ces tourbillons velus
S’agite discordant dans la valse...
Ô entre tes beautés, que ta constance est belle.
C’est ce cœur assuré, ce courage constant,
C’est parmi tes vertus, ce que l’on prise tant :
Aussi qu’est-il plus beau, qu’une amitié fidèle ?
Or ne charge donc rien de ta sœur infidèle,
De Vézère ta sœur : elle va s’écartant
Toujours flottant mal sûre en son cours inconstant.
Vois-tu...