À présent voici comme une prière,
et c’est la vie d’ici qui dit son temps
selon le soleil, le jour et la mer,
et les villes où l’aller des passants

montre chacun œuvrant à sa manière :
seigneur à cheval, à pied paysan,...

Poet: Max Elskamp

 
I

Je n’aimerai jamais, je n’ai jamais aimé ;
Aux lâches passions mon cœur reste fermé.
Mon front est libre et fier ; aucun joug ne le blesse,
Je ne veux rien avoir de l’humaine faiblesse,
Et l’amour est un bât dont le sanglon de fer
S’imprime pour...

 
Mon cœur gonflé d’amour refusait de se taire.
Mon âme s’élançait vers le souverain Bien.
Que faire, n’ayant pas un Dieu qui fût le mien ?
Adorer sans comprendre, et bénir un mystère.

J’ai voulu retrouver le primitif accent,
M’épancher en hymnes sincères,...

 

Le soleil a clos sa paupière
À l’horizon tout frangé d’or.
Déjà l’ombre crépusculaire
Estompe le lac qui s’endort.

Pas un lambeau de vent ne rase
Le tapis transparent des eaux,
Le flot indolent tout bas jase
Avec le sable et les roseaux.

...

 
« Des hommes d’action, des hommes de logique,
Oui, voilà ce qu’il faut dans ce siècle énergique ;
Des hommes criant fort et marchant le front haut,
Des hommes positifs, oui, voilà ce qu’il faut !
A ce grand siècle, il faut des ouvriers pratiques...

Mon Dieu ! toi qui sais tout, oh ! ne m’ordonne pas
D’atteindre aux sombres jours de la froide vieillesse ;
De voir mon corps s’user, et tomber pièce à pièce,
Et la destruction me gagner pas à pas ;
...

Berger du monde, clos les paupières funèbres
Des deux chiens d’Yama qui hantent les ténèbres.

Va, pars ! Suis le chemin antique des aïeux.
Ouvre sa tombe heureuse et qu’il s’endorme en elle,
O terre du repos, douce aux hommes pieux !
Revêts-le de silence, ô terre...

 
Profondes aspirations vers l’inconnu divin,
Vous serez satisfaites dans un monde meilleur.
Ne puis-je donc, par la toute-puissance du rêve,
Franchir l’espace sombre qui nous en sépare !

Père suprême ! comble ton fils
Demain sans mesure, pour, un jour,...

Comme un ange gardien prenez-moi sous votre aile ;
Tendez, en souriant et daignant vous pencher,
À ma petite main votre main maternelle,
Pour soutenir mes pas et me faire marcher !

Car Jésus le doux maître, aux célestes tendresses,
Permettait aux enfants de s’...

Mon rêve est simple : il est trop simple, ô mon enfant,
Peut-être, pour que toi qui m’aimes, le comprennes,
— Car les rêves qu’on fait au couvent sont de reines
Qui siègent près de rois dont l’air est triomphant. —

Le soir, auprès du feu, quand il ferait du vent
...