J’écoute en moi des voix funèbres
Clamer transcendentalement,
Quand sur un motif allemand
Se rythment ces marches célèbres.

Au frisson fou de mes vertèbres
Si je sanglote éperdument,
C’est que j’entends des voix funèbres
Clamer...

 
Ce missel d’ivoire
Que tu m’as donné,
C’est au lys fané
Qu’est sa page noire.

O legs émané
De pure mémoire
Quand tu m’as donné
Ce missel d’ivoire !

Tout l’antan de gloire
En lui, suranné,
Survit interné.
Quel...

 

Jésus descend, marmots, chez vous,
Les mains pleines de gais joujoux.

Mettez tous en cette journée,
Un bas neuf dans la cheminée.

Et soyez bons, ne pleurez pas...
Chut ! voici que viennent ses pas.

Il a poussé la grande porte,
Il entre...

 

Quand, rêvant de la morte et du boudoir absent,
Je me sens tenaillé des fatigues physiques,
Assis au fauteuil noir, près de mon chat persan,
J’aime à m’inoculer de bizarres musiques,
Sous les lustres dont les étoiles vont versant
Leur sympathie au deuil des...

 

Les arbres comme autant de vieillards rachitiques,
Flanqués vers l’horizon sur les escarpements,
Tordent de désespoir leurs torses fantastiques,
Ainsi que des damnés sous le fouet des tourments.

C’est l’Hiver ; c’est la Mort ; sur les neiges arctiques,
...

 

Reine, acquiescez-vous qu’une boucle déferle
Des lames des cheveux aux lames du ciseau,
Pour que j’y puisse humer un peu de chant d’oiseau,
Un peu de soir d’amour né de vos yeux de perle ?

Au bosquet de mon cœur, en des trilles de merle,
Votre âme a fait...

 

C’est un vase d’Egypte à riche ciselure,
Où sont peints des sphinx bleus et des lions ambrés:
De profil on y voit, souple, les reins cambrés,
Une immobile Isis tordant sa chevelure.

Flambantes, des nefs d’or se glissent sans voilure
Sur une eau d’argent...

 

Parfois j’ai le désir d’une sœur bonne et tendre,
D’une sœur angélique au sourire discret :
Sœur qui m’enseignera doucement le secret
De prier comme il faut, d’espérer et d’attendre.

J’ai ce désir très pur d’une sœur éternelle,...

 

Pendant que nous lisions Werther au fond des bois,
Hier s’en vînt chanter un robin dans les branches ;
Et j’en saisi vos mains, j’ai saisi vos mains blanches,
Et je vous ai parlé d’amour comme autrefois.

Mais vous êtes restée insensible à ma voix,
Muette...

 

Grave en habit luisant, un grand nègre courbé,
Va, vient de tous côtés à pas vifs d’estafette:
Le paon truffé qui fume envole une bouffette
Du clair plateau d’argent jusqu’au plafond bombé.

Le triomphal service au buffet dérobé,
Flambe. Toute la salle en...