Jésus descend, marmots, chez vous,
Les mains pleines de gais joujoux.
Mettez tous en cette journée,
Un bas neuf dans la cheminée.
Et soyez bons, ne pleurez pas...
Chut ! voici que viennent ses pas.
Il a poussé la grande porte,
Il entre avec ce qu’Il apporte...
Soyez heureux, ô chérubins !
Chefs de Corrège ou de Rubens...
Et dormez parmi nos langes,
Ou vous ferez mourir les anges.
Dormez, jusqu’aux gais carillons
Sonnant l’heure des réveillons.
II
Pour nous, fils errants de Bohême,
Ah ! que l’Ennui fait Noël blême !
Jésus ne descend plus pour nous,
Nous avons trop eu de joujoux.
Mais c’est mainte offre nouveau-née
Dans l’infernale cheminée.
Nous avons tant de désespoirs
Que notre sabot en est noir.
Les meurt-de-faim et les artistes
N’ont pour tout bien que leurs cœurs tristes.