L’ESPRIT DES SOMMETS

Rends-toi mes ailes d’or et marche désormais
Sur la route commune ;
Et va combattre, armé de l’esprit des sommets,
La foule et la fortune.

Lorsque errant, comme toi, sous l’arceau des sapins,
Où fument les résines,
On a...

 
Vers la forêt, là-bas, à mi-coteau,
Quand le brouillard s’entr’ouvre et s’illumine,
Je vois, plié dans son neigeux manteau,
Un lent vieillard qui vers nous s’achemine.

Les noirs rameaux que brise un vent du nord
Autour de lui pleuvent comme des flèches ;...

 
Sur le chevet des jeunes filles,
Si les Péris venaient encor
Toucher leurs filleules gentilles
Avec une baguette d'or ;

Le soir, dans la flamme bleuâtre,
Si les Follets et les Lutins
Dansaient sur les chenets de l'âtre,
Au son des grelots...

 
I

Sur les quais populeux je suis seul, et j’y foule
L’affreux limon qui naît sous les pas de la foule ;
Cherchant un peu de jour dans ce ciel infecté
Par les jaunes vapeurs que vomit la cité,
Sous la voûte fumeuse où couve la tempête,
Je marche...

 

HYMNE À LA TERRE

Tu permets au travail de presser ta mamelle,
Patiente nourrice, et, depuis six mille ans,
Tu gardes à tes fils ta richesse éternelle,
Tu livres sans compter les trésors de tes flancs.

Tes bois nous sont ouverts,...

 
AVRIL

C’est moi qui décoche à ta vitre
Ce rayon d’or leste et joyeux
Dont le feu, sur ton noir pupitre,
Tombe et rejaillit dans tes yeux.

Ferme, en chassant ton rêve sombre,
Ce livre jaune où tu t’endors ;
Fuis gaîment la ville et son ombre...

 
I

Viens, Esprit créateur, visite ma pensée ;
Dans la nuit de mon cœur fais briller le vrai jour.
Par toi seul toute force à l’âme est dispensée,
Descends, Esprit du ciel, dont le nom est AMOUR !

Tout procède de toi procédant de Dieu même ;...

 
Sachez ce que j'ai dit pour vous sur la montagne,
Ami dont la pensée est partout ma compagne.

Un matin de janvier, par un temps vif et clair,
Où je me sentais fort de la vigueur de l'air,
Un de ces jours dorés, bleus, et tels que d'avance
Son soleil, l'...

 
Ici, dans la forêt, se croisent en tous sens,
De longs sentiers tendus comme un piége aux passants.
Nul indice amical du danger ne vous sauve,
Pris entre ces réseaux, comme une bête fauve,
Le triste chevalier s’est signé par trois fois :
Voici quatre chemins...

 
I

Semant sur son chemin l’esprit de charité,
Portant la vie aux morts, à tous la vérité,
Il s’arrache au désert qui l’aime et qui le fête,
Et va vers la cité mortelle à tout prophète.

En Betphagé, déjà, sous ces bois bien connus
Où l’ombre et le...