Le voilà qui chevauche à travers la forêt,
Vigilant, le cœur haut et la lance en arrêt ;
Il va dans l’inconnu des bois, des chemins sombres,
Fuyant tout ce qui luit, scrutant les lieux pleins d’ombres,
Devinant sous les fleurs la guêpe ou le poison,
...

 
STROPHE I.

Les pins, ô Pélion, descendent sur ta pente ;
Un dieu les pousse vers les flots.
Le vaisseau dont Argus a taillé la charpente
Berce enfin tous ses matelots ;
Ils chantent, pleins d'ardeur, sur la poupe embellie
De trépieds et de rameaux...

 
Non, le fatal ennui qui nous pousse au blasphème
Ne sera pas vainqueur !
Pour échapper au monde et pour me fuir moi-même,
J’ai des ailes au cœur.

Je conserve immortels l’amour de la nature,
Votre amour, ô mon Dieu !
Ce double asile, ouvert aux peines...

 
Cher pays de Forez, je te dois une offrande !
Terre où, dans mon berceau, les chênes m’ont parlé,
Ta sève et ton murmure en ma veine ont coulé ;
Il faut qu’un cri d’amour, aujourd’hui, te les rende.

C’est toi qui la première, au sentier du désert,
Fis...

 
O Christ ! tu livras donc à nos disputes vaines
Ta croix même et ton sang que tu viens d’y verser !
L arbre divin fait ombre à nos clartés humaines,
Et notre orgueil le sape au lieu de l’embrasser.

Pour moi, Seigneur, si fort que ma raison s’effraie,
Je ne...

 
Sors de ta ruche obscure et vole, ô jeune essaim !
Doux rêves que l'hiver enchaînait dans mon sein,
Allez, chantez sur l'aubépine !
Le soleil vous invite, ô mes oiseaux chéris ;
L'herbe est verte aux filions, et les pêchers fleuris
Teignent de rose la...

 
Ce soir au bord du lac, à l'ombre, sur la mousse,
La nature est si belle et la vie est si douce,
Cette forêt de pins murmure un chant si pur,
Cette prairie exhale une odeur si calmante,
En tons si délicats de cette onde dormante
Les roses du couchant on...

 
I

Dans les plaines où luit, d’un éclat jaune et morne,
Des sables ondoyants l’aridité sans borne,
Loin des puits et de l’ombre et plus loin des humains,
Est accroupi, couvrant sa tête de ses mains,
Fauve, sombre, immobile et différant à peine
Des...

 
I

Monte à la tour sonore, ô reine des cantiques !
Répands les grands soupirs de ton sein débordants !
Dieu touchait d'un feu pur les lèvres prophétiques ;
Il t'a fait naître aussi dans les charbons ardents.

Le temple t'accueillit tiède encor de la flamme...

 
Ami, Dieu se complaît dans votre œuvre et dans vous ;
Il vient de l’attester par un signe bien doux :
Il vous a fait connaître, il vous a donné celle
En qui, dès ici-bas, son sourire étincelle,
La main qu’il vous fallait, même à vous sage et fort,
Pour...