Dans mon âme a fleuri le miracle des roses.
Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes.

Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors,
Contre les regards durs et les bruits du dehors.

Les rideaux sont tirés sur l’odorant silence,
Où l’heure au...

 
    Dans l’Hadès souterrain où la nuit est parfaite
    Te souviens-tu de l’île odorante, ô Psappha ?
    Du verger où l’élan des lyres triompha,
    Et des pommiers fleuris où la brise s’arrête ?

    Toi qui fus à la fois l’amoureuse et l’amant,
    Te...

 
    C’est en vain que, pour moi, ma raison s’évertue,
    Car je n’aime que ce qui me raille et me tue…

    Et ma grande douleur terrible, la voici :
    Partout je redirai : Je ne suis pas d’ici.

    Je n’ai rien calculé, je suis née ivre et folle.
    Au...

 
Ma douce, entrons dans le jardin abandonné,
Dans le jardin sauvage, exquis et funéraire
Où l’autrefois se plaît à roder, solitaire
Et farouche, tel un vieux roi découronné.

Entrons dans le jardin qu’un vent d’automne accable,
Où le silence est lent comme...

 
Viens, les heures d’amour sont furtives et rares…
Le jardin matinal est plein d’oiseaux bizarres.

Chère, je te convie à ce royal festin.
Je ne veux pas jouir seule de ce matin.

L’aube heurte le ciel comme une porte close.
Viens boire la rosée au cœur blond...

 
… il est, au cœur de la vallée, un étang que
l’on nomme l’Etang mystérieux.

Je connais un étang qui somnole, blêmi
Par l’aube blême et par le clair de lune ami.

Un iris y fleurit, hardi comme une lance,
Et le songe de l’eau s’y marie au silence.

...

 
C’est l’heure où le désir implore et persuade…
Le monde est amoureux comme une sérénade,
Et l’air nocturne a des langueurs de sérénade.

Les ouvriers du soir, tes magiques amis,
Ont tissé d’or léger ta robe de samis
Et semé d’iris bleus la trame du samis....

J’aime la boue humide et triste où se reflète
Le merveilleux frisson des astres, où le soir
Revient se contempler ainsi qu’en un miroir
Qui découvre à...

Parmi les ondoiements et les éclairs douteux,
Les langoureux lys d’eau lèvent leur front laiteux.

La rivière d’or roux berce leur somnolence ;
Ce sont...

 
        I. Sur le Mode majeur

    Toi qui m’as oubliée aujourd’hui, qui fus mienne
    Cependant, viens dans la maison aérienne
    Du songe et du passé.

    Il y demeure un soir doux au regard lassé.
    Les chambres aux plafonds creusés comme les...