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              De mon indépendance,
              Adieu, premier séjour,
              Où mon adolescence
              A duré moins d'un jour !
              Bien que peu je regrette
              Un passé déchirant,
              Pourtant, pauvre chambrette,
              Je vous quitte en pleurant !

              Du sort, avec courage,
              J'ai subi tous les...

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    Ma chambre est pareille à mon âme,
    Comme la mort l’est au sommeil :
    Au fond de l’âtre, pas de flamme
    À la vitre, pas de soleil !

    Les murailles sont recouvertes
    D’un lamentable papier gris
    Où l’ombre des persiennes vertes
    Met des taches de vert-de-gris.

    Au-dessus de mon chevet sombre
    Pend un Christ à l’air ingénu,
    Qui semble...

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    ENTRE les murs étroits de ma chambre, n’ayant
    Pour clarté qu’un reflet de vitre dépolie
    Où le frimas simule une forêt jolie,
    Mon rêve meurt, dans la tristesse se noyant.

    Comme une rose, un jour d’octobre, défaillant,
    Mon âme penche au poids de sa mélancolie
    Et, dans cette lumière hésitante et pâlie,
    Perd ce qui se dressait en elle de vaillant...

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    Amors est-il malz ? est-il biens
    .......................................
    Sçay contre li siens carreletz
    Foibles escus, casques, borletz ;
    Mais n’est-il plante qu’en guarisse
    Nj d’encantor qui le jorisse !
    AGNES DE BRAGELONGNE.

    « Délivrez-moi de ma lourde parure ;
    Ces longs habits, cette riche coiffure,
    Doublent encor...

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    En vain le meurtrier veut esquiver la hache
    Et le feu vengeur du bourreau :
    Il n’est point d’eau lustrale essangeant cette tache.
    Le fer, est sorti du fourreau ;
    Nonobstant, en son lieu ne rentrera l’épée
    Qu’après avoir trouvé son flanc,
    Et s’être longuement trempée
    Dans ses entrailles, dans son sang.

    C’est en vain, quand la foule et...

  • Ma chambre est close au vent du Nord,
    Elle est close et solitaire,
    Depuis la guerre ;
    Pourtant
    ...

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    Toi, dont le siècle encore agite la mémoire,
    Pourquoi dors-tu si loin de ton lac, ô Rousseau ?
    Un abîme de bruit, de malheur et de gloire,
    Devait-il séparer ta tombe et ton berceau ?

    De ce frais Ermitage aux coteaux des Charmettes,
    Par quels rudes sentiers ton destin t'a conduit !
    Hélas ! la terre ainsi traîne tous ses poètes
    De leur berceau...

  • La nuit tiède est clémente à la ville qui dort ;
    Des lys impérieux triomphent dans la chambre
    Et cependant nos coeurs sont froids comme Décembre
    Et nos baisers d'amour amers comme la mort.

    Ta douce bouche s'ouvre à des chansons mièvres
    Et tes seins bienveillants accueillent mon front las ;
    Mais, ô ma douloureuse enfant, je ne sais pas
    Pourquoi les...

  • Ma demeure est haute,
    Donnant sur les cieux ;
    La lune en est l'hôte,
    Pâle et sérieux :
    En bas que l'on sonne,
    Qu'importe aujourd'hui
    Ce n'est plus personne,
    Quand ce n'est plus lui !

    Aux autres cachée,
    Je brode mes fleurs ;
    Sans être fâchée,
    Mon âme est en pleurs ;
    Le ciel bleu sans voiles ,
    Je le vois d'ici ;
    Je vois...

  • ...La châtelaine en sa molle indolence,
    De ses pensers suivait le cours changeant
    Et se taisait. Dans la lampe d'argent,
    Qui se balance à la haute solive,
    Se consumait le doux jus de l'olive ;
    De ses contours ciselés avec art
    Quelques rayons échappés au hasard
    Vont effleurer le ciel, où se déploie
    L'azur mouvant des courtines de soie ;
    Les...