Je veux m'enfermer seul avec mon souvenir,
Immobile, oublieux des rafales d'automne
Qui font les frondaisons se rouiller et jaunir
Et de la mer roulant sa plainte monotone ;
Je veux m'enfermer seul avec mon souvenir.
Le demi-jour filtrant des étoffes tendues...
Pierre Quillard
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L'automne a dénudé les glèbes et le soir.
Un soir d'exil et de mains désunies,
S'approche à l'horizon des plaines infinies,
Roi dévêtu de pourpre et spolié d'espoir.
Ô marcheur aux pieds nus et las qui viens t'asseoir
Sans compagnon, parmi les landes défleuries... -
La nuit tiède est clémente à la ville qui dort ;
Des lys impérieux triomphent dans la chambre
Et cependant nos coeurs sont froids comme Décembre
Et nos baisers d'amour amers comme la mort.
Ta douce bouche s'ouvre à des chansons mièvres
Et tes seins... -
À Maurice Nicolle.
L'illustre ville meurt à l'ombre de ses murs ;
L'herbe victorieuse a reconquis la plaine ;
Les chapiteaux brisés saignent de raisins mûrs.
Le barbare enroulé dans sa cape de laine
Qui paît de l'aube au soir ses chevreaux outrageux,...