L’aïeul, tranquille à l’ombre, aime à lire un vieux livre,
Quand le soleil du soir empourpre l’horizon ;
L’active ménagère ordonne sa maison,
Et se mire, en passant, dans les grands plats de cuivre ;

Il faut aux bruns enfants que la chaleur enivre
Des fruits qu’on...

Le soir, lorsque le vent qui souffle des prairies
Emporte les parfums des luzernes fleuries,
L’odeur des chênes verts et les senteurs des blés,
Les cœurs les plus prudents se sont sentis troublés ;
L’invincible besoin d’aimer qui nous tourmente
Fait que les moins...

Dans le ciel du couchant, délicat, tendre et clair,
Une étoile faisait trembler sa douce flamme,
Et tes yeux souriants et calmes avaient l’air
De laisser transparaître et luire ta chère âme.

Dans ton petit jardin nous marchions pas à pas,
Et moi je savourais l’...

Poet: Paul Bourget

Tu marchais tout en noir, avec un voile bleu.
Tes cheveux blonds flottaient, rejetés en arrière ;
Et le soleil couchant, comme un dernier adieu,
Laissait dans tes beaux yeux palpiter sa lumière.

Tu courais sans m’attendre au milieu des taillis.
Tes pieds foulaient...

Il avait la face pâlotte,
Hors le nez, rouge au renouveau ;
D’ailleurs ami du vin nouveau,
Paresseux comme une marmotte.

Quelque rayon d’humeur falotte
Lui dansait parfois au cerveau :
Alors il pleurait comme un veau,
Entre son grand verre et Charlotte...

Non loin du pavillon que les fleurs ont caché,
Les jasmins en grimpant avec le chèvrefeuille,
Couvrent le frais berceau que nous avons cherché
Afin que notre amour s’y tienne et s’y recueille.

L’ombre du mur voisin vient tomber à nos pieds
Un rayon en tremblant...

Des Groënlands et des Norvèges
Vient-elle avec Seraphita ?

C’est un parc scandinave, aux sapins toujours verts,
Où le vent automnal courbe les fleurs d’hivers
Dans les vases de marbre anciens sur la terrasse ;...

Oh ! les longs, longs baisers sur sa bouche et ses yeux,
La chair mordue ainsi qu’un fruit délicieux,
Et le matin, le lent enroulement des tresses,
Les regards échangeant leurs dernières caresses,
Les angoisses, le soir, situ ne venais pas,
Ou les bonds de mon cœur...

Poet: Jean Lahor

La pleine mer moutonne au loin sur les brisants.
Dans les rocs qu’ont usés les flots et les jusants,
La lame écume et bout au pied de la falaise ;
Et, debout dans le vent, la jeune Granvillaise,
Un bras devant les yeux, regarde à l’horizon,
Car l’équinoxe approche...

La coupe où sans regret tu versas l’affreux vin
Reste la coupe d’or d’un échanson divin !

La nuit qui scintillait quand nous nous séparâmes
Reste l’ombre étoilée où montaient nos deux âmes !

La fleur qui mourra loin de tes profonds cheveux
Reste l’œillet béni qui...

Poet: Léon Dierx