J'avais rêvé jadis au bruit de ses cascades,
Couché sur le gazon qu'Horace avait foulé,
A l'ombre des vieilles arcades
Où la Sibylle dort sous son temple écroulé ;
Je l'avais vu tomber dans les grottes profondes
Où la flottante Iris se...

Pâle fleur, timide pervenche,
Je sais la place où tu fleuris,
Le gazon où ton front se penche
Pour humecter tes yeux flétris !

C'est dans un sentier qui se cache
Sous ses deux bords de noisetiers,
Où pleut sur l'ombre qu'elle tache
La neige des fleurs d...

 
La coupe de mes jours s’est brisée encor pleine ;
Ma vie hors de mon sein s’enfuit à chaque...

 
Des moments les heures sont nées,
Et les heures forment les jours,
Et les jours forment les années
Dont le siècle grossit son cours.

Mais toi seul, ô mon Dieu, par siècles tu mesures
Ce temps qui sous tes mains coule éternellement !...

 
L'or qu'au plaisir le riche apporte
Ne fait que glisser dans sa main ;
Le pauvre qui veille à la porte
Attend les miettes de ce pain.

Aux sons de nos harpes de fêtes,
Anges, unissez vos accents,
Car tous nos luxes sont des quêtes...

La nuit, pour rafraîchir la nature embrasée,
De ses cheveux d’ébène exprimant la rosée,
Pose au sommet des monts ses pieds silencieux,
Et l’ombre et le sommeil descendent sur mes yeux
C’était l’heure où jadis !... Mais aujourd’hui mon âme,
Comme un feu dont le vent...

 
Quand on se rencontre et qu'on s'aime,
Que peut-on échanger de mieux
Que la prière, don suprême,
Or pur qu'on reçoit même aux cieux ?

Vous me l'offrez, je le réclame :
Pensez à moi dans le saint lieu ;
Que cette obole de votre âme...

O toi dont l'oreille s'incline
Au nid du pauvre passereau,
Au brin d'herbe de la colline
Qui soupire après un peu d'eau;

Providence qui console,
Toi qui sais de quelle humble main
S'échappe la secrète obole
dont le pauvre achète son pain;

Toi qui...

 
Bulbul enivre toute oreille
De sons, de musique et de bruit ;
Sa voix éclatante réveille
Les échos charmés d’une nuit ;

La douce et blanche tourterelle
N’a qu’une note dans la voix :
Mais cette note est éternelle,
Et ne dort jamais sous les bois...

 
Si tu cherches la paix et l’abri pour ton rêve,
Pourquoi bâtir ton nid si près du grand écueil ?
J’aime mieux la maison du pêcheur sur la grève.
Dont la vague en hurlant vient caresser le seuil ;

J’aime mieux la maison du pâtre sous la neige
D’une alpe qui...