• Mon petit fils, qui n'as encor rien vu,
    A ce matin ton père te salue ;
    Viens-t'en, viens voir ce monde bien pourvu
    D'honneurs et biens qui sont de grant value ;
    Viens voir la paix en
    France descendue, Viens voir
    François, notre roi et le tien,
    Qui a la France ornée et défendue ;
    Viens voir le monde où y a tant de bien.

    Viens voir le...

  • Anges, Trônes et Dominations,
    Principaultés, Archanges, Chérubins,
    Inclinez-vous aux basses régions
    Avec Vertus, Potestés, Seraphins,
    Transvolitez des haults cieux cristalins
    Pour decorer la triumphante entrée
    Et la très digne naissance adorée,
    Le saint concept par mysteres tres haults
    De celle Vierge, ou toute grace abonde,
    Decretee par dits...

  • I

    Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
    Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
    J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
    Le bois retentissant sur le pavé des cours.

    Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
    Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
    Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
    Mon coeur ne...

  • Le maistre ouvrier en vraye agriculture
    Planta jadis au terrestre verger
    Arbres plusieurs, de fruict et floriture
    Belles a veoir et doulces a manger ;
    Dont ordonna une fructueuse ente
    De ses clozier et cloziere estre exempte
    Du fruict cueillir ; mais le serpent hideux
    Si fort souffla qu'en mangerent tous deux,
    Soulz fainct blazon de parole fardee ;
    ...

  • Le Printemps est évident, car
    Du coeur des Propriétés vertes,
    Le vol de Thiers et de Picard
    Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

    Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
    Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
    Ecoutez donc les bienvenus
    Semer les choses printanières !

    Ils ont shako, sabre et tam-tam,
    Non la vieille boîte à bougies,
    Et des...

  • Moi, je regardais ce cou-là.
    Maintenant chantez, me dit Paule.
    Avec des mines d'Attila,
    Moi, je regardais ce cou-là.
    Puis, un peu de temps s'écoula...
    Qu'elle était blanche, son épaule !
    Moi, je regardais ce cou-là ;
    Maintenant chantez, me dit Paule.

  • De l'époux bien-aimé n'entends-je pas la voix ?
    Oui, pareil au chevreuil, le voici, je le vois.
    Il reparaît joyeux sur le haut des montagnes,
    Bondit sur la colline et passe les campagnes.

    O fortifiez-moi ! mêlez des fruits aux fleurs !
    Car je languis d'amour et j'ai versé des pleurs.
    J'ai cherché dans les nuits, à l'aide de la flamme,
    Celui qui fait ma...

  • Cependant cet oiseau qui prône les merveilles,
    Ce monstre composé de bouches et d'oreilles,
    Qui, sans cesse volant de climats en climats,
    Dit partout ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas ;
    La Renommée enfin, cette prompte courrière,
    Va d'un mortel effroi glacer la perruquière ;
    Lui dit que son époux, d'un faux zèle conduit,
    Pour placer un lutrin doit...

  • (extrait)

    Je chante les combats, et ce prélat terrible
    Qui par ses longs travaux et sa force invincible,
    Dans une illustre église exerçant son grand coeur,
    Fit placer à la fin un lutrin dans le choeur.
    C'est en vain que le chantre, abusant d'un faux titre,
    Deux fois l'en fit ôter par les mains du chapitre :
    Ce prélat, sur le banc de son rival altier...

  • Volontiers en ce mois ici
    La terre mue et renouvelle.
    Maints amoureux en font ainsi,
    Sujets à faire amour nouvelle
    Par légèreté de cervelle,
    Ou pour être ailleurs plus contents ;
    Ma façon d'aimer n'est pas telle,
    Mes amours durent en tout temps.

    N'y a si belle dame aussi
    De qui la beauté ne chancelle ;
    Par temps, maladie ou souci,
    ...