Quand vous voyez, que l’estincelle
De chaste Amour soubz mon esselle
Vient tous les jours a s’allumer,
Ne me debvez vous bien aymer ?
Quand vous me voyez tousjours celle,
Qui pour vous souffre, & son mal cele,
Me laissant par luy consumer,
Ne me debvez vous bien aymer ?
Quand vous voyez, que pour moins belle
Je ne prens contre vous querelle,
Mais pour mien vous veulx reclamer,
Ne me debvez vous bien aymer ?
Quand pour quelque autre amour nouvelle
Jamais ne vous seray cruelle,
Sans aucune plaincte former,
Ne me debvrez vous bien aymer ?
Quand vous verrey, que sans cautelle
Tousjours vous feray esté telle,
Que le temps pourra affermer,
Ne me debvrez vous bien aymer ?
Quand vous voyez, que l'étincelle
Du chaste Amour sous mon aisselle
Vient tous les jours à s'allumer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand vous me voyez toujours celle,
Qui pour vous souffre, et son mal cèle,
Me laissant par lui consumer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand vous voyez, que pour moins belle
Je ne prends contre vous querelle,
Mais pour mien vous veux réclamer,
Ne me devez-vous bien aimer ?
Quand pour quelque autre amour nouvelle
Jamais ne vous serai cruelle,
Sans aucune plainte former,
Ne me devrez-vous bien aimer ?
Quand vous verrez que sans cautelle
Toujours vous serai été telle
Que le temps pourra affermer,
Ne me devrez-vous bien aimer ?