Pour un bracelet d'ambre et de perles

À elle-même

Si c'est quelque chose certaine
Que l'ambre soit venu des pleurs,
Par qui les filles de Climène
Firent connaître leurs douleurs,
Et que les perles soient encore
Des larmes que verse l'Aurore ;

Ô que ces perles ordinaires
Et cet ambre dont tu te sers
Présagent de longues misères
 ceux qui, vivants dans tes fers,
Avec leurs larmes se promettent
D'atteindre au bonheur qu'ils souhaitent.

Il ne faut donc pas que l'on pense
De t'aimer sans vivre en tourment,
Ni de souffrir en espérance
De trouver de l'allégement
Ou du repos en ses alarmes,
Puisque tu n'aimes que les larmes.

Collection: 
1598

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