Louis Ménard

  •           Le temple idéal où vont mes prières
    Renferme tous les Dieux que le monde a connus.
    Évoqués à la fois de tous les sanctuaires,
              Anciens et nouveaux, tous ils sont venus ;

              Les Dieux qu’enfanta la Nuit primitive
    Avant le premier jour de...

  •  
    De l’antre de la nuit sortait la blonde aurore ;
    La lutte de l’hiver et du joyeux printemps
    Aux grands échos du ciel retentissait encore
    Devant les jeunes Dieux fuyaient les vieux Titans.

    Du limon fécondé par de chaudes haleines
    La race des Héros naissait...

  •  
    Puisqe vos ènemis couronent d’immortèles
    Le cercueil triomfal où reposent leurs morts,
    Pendant qe, sans oneurs, entassés pèle-mèle,
    Dans la fosse comune on va jeter vos corps ;

    Recevez le tribut de nos larmes muètes,
    ...

  •  
    Quand la faux de Kronos rendit le ciel stérile,
    Le sang du grand ancêtre et sa fécondité
    Répandirent dans l’onde une écume subtile
    D’où sortit corne un lis la blanche Aphroditè.

    Alors le ciel sourit, et dans l’éther immense,
    Des Dieux et des Titans monta l...

  •  
    J’ai cru q’on m’enfermait au couvent : c’est un rève !
    Je suis morte, il est mort aussi : je bénis Dieu !
    Là-bas, sur sa tombe une ombre se lève :
    ...

  • Par-dessus tous les Dieux du ciel et de la terre
    J’adore ton pouvoir immuable indompté,
    Déesse des vieux jours, morne Fatalité.
    Ce pouvoir implacable, aveugle et solitaire
    Écrase mon orgueil et ma force, et je vois
    Que l’on décline en vain tes inflexibles lois....

  •  
    Les peuples vieillis ont besoin d’un maître ;
    Ce n’est plus en eux qu’ils cherchent la loi.
    Dans un autre siècle il m’eut fallu naître :
    Il n’est point ici de place pour moi.

    L’idéal qu’avait rêvé ma jeunesse,
    L’étoile où montaient mes espoirs perdus,...

  •  
    Petite Christel, dirent les colombes,
    D’où vient ce matin le deuil où tu tombes,
    Quand l’été sourit à la plaine en fleur ?
    — Oui, l’été sourit et les fleurs sont belles ;
    Mais j’ai, tourterelles,
    L’hiver dans mon cœur.

    Petite Christel, dirent ses...

  •  
    C’était un soir d’été : de grands nuages sombres
    Couraient sous le ciel lourd ; pas un souffle dans l’air,
    Les vieux arbres du cloître épaississaient leurs ombres ;
    La monotone voix des vagues de la mer
    Vers le ciel orageux s’exhalait par bouffées,
    Comme un...

  • Si l’aveugle hasard me donnait la puissance
    Pour un jour, je voudrais tenir
    Le glaive justicier de la sainte vengeance
    ...