Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs

Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs,
Doucement je languis, doucement je me pâme,
Dessus ta lèvre molle erre et flotte mon âme
Saoule de la douceur des plus douces humeurs.

Je la vois qui volète entre les vives fleurs
Et ne craint tes beaux yeux clairs et ardents de flamme ;
Sur ton bord soupirant la cannelle et le bame,
Altérée elle boit au fleuve des odeurs,

Au paradis d'amour elle est ores ravie,
Je ne sais si je suis ou mort ou bien en vie,
Car ce baiser me donne et la vie et la mort.

Cà que je baise encor ces fleurettes écloses,
Ah ne me baisez plus, hé rebaisez encor,
Trop heureux si je meurs sur ces lèvres de roses.

Collection: 
1588

More from Poet

  • Nuit fille de la terre, amène tes flambeaux,
    Et ton silence coi, et des hauts monts descendre
    Fais tes brouillards nuiteux pour ici les étendre
    Et couvrir l'horizon de tes sombres rideaux,

    Afin que le Sommeil des stygieuses eaux
    Vienne arrouser mon chef, et sur mon...

  • J'avais longtemps erré par les sombres déserts,
    Triste, morne et pensif, privé de la lumière,
    Mon seul séjour était une noire fondrière,
    Pleine de songes vains, de fantômes divers.

    Mais sitôt que l'Amour, prince de l'Univers,
    Eut chassé l'ombre épais de ma tendre...

  • Ah ! ne me baisez plus, ah ! mon coeur, je me meurs,
    Doucement je languis, doucement je me pâme,
    Dessus ta lèvre molle erre et flotte mon âme
    Saoule de la douceur des plus douces humeurs.

    Je la vois qui volète entre les vives fleurs
    Et ne craint tes beaux yeux...

  • A l'ombre des myrtes verts,
    Sur un lit fait de fleurettes,
    De roses, de violettes,
    Et de cent fleurons divers,

    Au doux bruit d'une ondelette,
    Qui semblait parler d'amour,
    Roulant sur l'herbe mollette,
    Je me reposai un jour.

    Sur cette couche...

  • Viens, ma belle Florelle, où l'ombre noir tremblote,
    Sur les bords mousselus des antres ténébreux.
    Il fait trop chaud ici, cherchons les bois ombreux,
    Le profond des vallons ou quelque fraîche grotte.

    Entrons sous ce rocher, viens tôt que je suçote
    Le coral de ta...