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Vers écrits à Livry Auguste Brizeux 1826 French

 
Dans ces calculs du sort qu'on appelle hasard,
Si le bonheur obtient trop rarement sa part,
S'il faut, le cœur serré, pensif et solitaire,
Poursuivre avec effort sa course sur la terre,
Attendant vainement qu'au détour du chemin
Un ami se présente et nous...

Vers en assonances Paul Verlaine 1864 French

Les variations normales
De l’esprit autant que du cœur
En somme témoignent peu mal
En dépit de tel qui s’épeure,

Parlent, par contre, contre tel
Qui s’effraierait au nom du monde
Et déposent pour tel ou telle
Qui virent et dansent en rond...

Que...

Vers et Prose/Apparition Stéphane Mallarmé 1893 French

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
— C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me...

Vers et Prose/Brise marine Stéphane Mallarmé 1893 French

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux !
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits !...

Vers et Prose/Don du poème Stéphane Mallarmé 1893 French

Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor
L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
Palmes ! et quand elle a montré cette relique...

Vers et Prose/Hérodiade Stéphane Mallarmé 1893 French


Ô miroir !
Eau froide par l’ennui dans ton cadre gelée,
Que de fois et pendant des heures, désolée
Des songes et cherchant mes souvenirs qui sont...

Vers et Prose/Le Pitre châtié Stéphane Mallarmé 1893 French

Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître
Autre que l’histrion qui du geste évoquais
Comme plume la suie ignoble des quinquets,
J’ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

De ma jambe et des bras limpide nageur traître,
À bonds multipliés, reniant le mauvais...

Vers et Prose/Le Tombeau d’Edgar Poe Stéphane Mallarmé 1893 French

Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
Le Poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voie étrange !

Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange...

Vers et Prose/Les Fenêtres Stéphane Mallarmé 1893 French

Las du triste hôpital et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond, parfois, redresse son vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les...

Vers et Prose/Les Fleurs Stéphane Mallarmé 1893 French

Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
Premier, et de la neige éternelle des astres
Jadis tu détachas les grands calices pour
La terre jeune encore et vierge de désastres,

Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
Et ce divin laurier des âmes exilées
...

Vers et Prose/L’Après-Midi d’un faune Stéphane Mallarmé 1893 French
LE FAVNE

Ces nymphes, je les veux perpétuer.

Ces nymphes, je les veux perpétuer. Si clair,
Leur incarnat léger, qu’...

Vers et Prose/L’Azur Stéphane Mallarmé 1893 French

De l’éternel Azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poëte impuissant qui maudit son génie
À travers un désert stérile de Douleurs.

Fuyant, les yeux fermés, je la sens qui regarde
Avec l’intensité d’un remords atterrant
Mon âme...

Vers et Prose/Prose Stéphane Mallarmé 1893 French

Hyperbole ! de ma mémoire
Triomphalement ne sais-tu
Te lever, aujourd’hui grimoire
Dans un livre de fer vêtu :

Car j’installe, par la science,
L’hymne des cœurs spirituels
En l’œuvre de ma patience,
Atlas, herbiers et rituels.

Nous promenions...

Vers et Prose/Soupir Stéphane Mallarmé 1893 French

Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique,
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
— Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et...

Vers et Prose/Tristesse d’été Stéphane Mallarmé 1893 French

Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.

De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes...

Vers et Prose/« Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos » Stéphane Mallarmé 1893 French

Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos,
Il m’amuse d’élire avec le seul génie
Une ruine, par mille écumes bénie
Sous l’hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.

Coure le froid avec ses silences de faulx,
Je n’y hululerai pas de vide nénie
Si ce très...

Vers et Prose/« M’introduire dans ton histoire » Stéphane Mallarmé 1893 French

M’introduire dans ton histoire
C’est en héros effarouché
S’il a du talent nu touché
Quelque gazon de territoire

À des glaciers attentatoire
Je ne sais le naïf péché
Que tu n’auras pas empêché
De rire très haut sa victoire

Dis si je ne suis pas...

Vers et Prose/« Quelle soie aux baumes de temps » Stéphane Mallarmé 1893 French

Quelle soie aux baumes de temps
Où la Chimère s’exténue
Vaut la torse et native nue
Que, hors de ton miroir, tu tends !

Les trous de drapeaux méditants
S’exaltent dans notre avenue :
Moi, j’ai ta chevelure nue
Pour enfouir mes yeux contents.

Non...

Vers et Prose/« Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx » Stéphane Mallarmé 1893 French

Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L’Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore

Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
Aboli bibelot d’inanité sonore
(Car le...

Vers et Prose/« Surgi de la croupe et du bond » Stéphane Mallarmé 1893 French

Surgi de la croupe et du bond
D’une verrerie éphémère
Sans fleurir la veillée amère
Le col ignoré s’interrompt.

Je crois bien que deux bouches n’ont
Bu, ni son amant, ni ma mère,
Jamais à la même Chimère,
Moi, sylphe de ce froid plafond !

Le pur...