Paisaje

Yo quiero, para componer castamente mis églogas,
Acostarme cerca del cielo, como los astrólogos,
Y vecino de los campanarios, escuchar soñando
Sus himnos solemnes arrastrados por el viento.
Las dos manos bajo el mentón, desde lo alto de la bohardilla,

Yo veré el taller que canta y que charla;
Las chimeneas, los campanarios, esos mástiles de la cité,
Y los amplios cielos que hacen soñar con la eternidad.

Es grato, a través de las brumas, ver nacer
Las estrellas en el azur, la lámpara en la ventana,
Los vahos del carbón trepar al firmamento
Y la luna volcar su pálido encantamiento.
Yo veré las primaveras, los estíos, los otoños,
Y cuando llegue el invierno de las nieves monótonas,
Cerraré por todas partes portezuelas y postigos
Para edificar en la noche mis feéricos palacios.
Entonces soñaré con horizontes azulados,
Jardines, surtidores llevando en los alabastros,
Besos, pájaros cantando noche y día,
Y todo cuanto el Idilio tiene de más infantil.
El Motín, atronando vanamente en mi ventana,
No hará levantar mi frente de mi pupitre;
Porque estaré sumergido en esta voluptuosidad
De evocar la Primavera con mi voluntad,
Extraer un sol de mi corazón, y hacer
De mis pensamientos ardientes una tibia atmósfera.

Collection: 
1841

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