Du soleil radieux la brillante splendeur,
Et de la lune aussi la lumineuse face
Par un nuage épais, épars en l'air, s'efface,
Lorsqu'ils vont tournoyant la céleste rondeur.
L'hiver ravit aux fleurs la couleur et l'odeur,
Et en moins d'une nuit les flétrit et terrasse,
Le fruit trop avancé se passe en peu d'espace,
Et bref tout est fauché par le temps moissonneur.
Télie, vois ces lys, ces oeillets et ces roses
Languir à chef baissé dès qu'elles sont décloses,
Qui t'émeuvent d'avoir de toi-même pitié.
Cueillons donques les fleurs de ta verde jeunesse,
Et folle n'attends pas que la blanche vieillesse
Te prive de sentir les fruits d'une amitié.