De la cime des monts les fiers torrents se roulent
Quand les neiges font place aux trésors du printemps,
Des fontainières eaux s'engorgent les étangs
Et leurs calmes ruisseaux par les plaines découlent.
Les troupeaux amoureux les fleurs à bonds refoulent,
Les pasteurs font leur bal heureusement contents,
Les glacés Aquilons s'enserrent pour un temps,
Et de l'humeur d'en bas les Pléiades se saoulent.
De mes yeux languissants découlent deux torrents,
Ma plaie fait de sang un étang par dedans
Qui regorgeant se crève et s'épand dans mes veines,
Les Amours animés foulent mes jeunes ans,
Mes soupirs cessent bien, mais ces astres ardents
Sans fin tirent mon âme et influent mes peines.