Ne mêle pas l'esprit aux choses de la chair.
Sache, aux moments secrets où le corps est en fête,
Redescendre à l'obscur délire de la bête.
Tumultueux et sourd et fort comme la mer,
Laisse gronder tes sens en orgues de tempête,
Et que sous l'onde en feu de tes baisers halète
L'orgueilleuse impudeur de la beauté parfaite.
Il faut qu'au fond des soirs lourds et silencieux
Où la bouche à la bouche enfin veut être unie,
Tu puisses concentrer tout en toi l'harmonie
Qui fait chanter le char des nuits sur ses essieux,
Que l'éternel effort des êtres t'aide à vivre
Au delà du désir humain, que ton sang ivre
Murmure comme l'eau, les blés et la forêt :
Emplis-toi, comme un broc qu'on plonge au puits, d'un trait ;
Alors la nuit d'amour éteindra ta pensée,
Ta chair que la nature étreint en épousée
Bourdonnera sans fin d'une immense rumeur :
Sois simple et grand ; ton grain porte un monde, semeur ! [...]
Ne mêle pas l'esprit aux choses de la chair
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Tu sommeilles ; je vois tes yeux sourire encor.
Ta gorge, ainsi deux beaux ramiers prennent l'essor,
Se soulève et s'abaisse au gré de ton haleine.
Tu t'abandonnes, lasse et nue et tout en fleur,
Et ta chair amoureuse est rose de chaleur.
Ta main droite sur toi se... -
J'étais couché dans l'ombre au seuil de la forêt.
Un talus du chemin désert me séparait.
J'écoutais s'écouler près de moi, bruit débile,
Une source qui sort d'une voûte d'argile.
Par ce beau jour de juin brûlant et vaporeux
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Ce soir, sur le chemin sonore du coteau,
Nous menons en rêvant notre amour qui frissonne
D'une obscure tiédeur sous le même manteau.
Ô crépuscule amer de novembre ! L'automne
Est soucieux comme un aïeul qu'on va quitter ;
Son souffle large et fort sur la terre... -
Saison fidèle aux coeurs qu'importune la joie,
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Dans les forêts à jour.Les aboiements des chiens de chasse au loin déchirent
L'air inerte où l'on sent l'odeur des champs... -
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Large ouverte à l'air bleu qui vient avant la nuit !
Je voudrais, ah ! marcher autour de moi sans bruit,
Entendre ce que dit l'automne à ma tristesse ;
Car voici la saison où la sève s'épuise.
C'est un des derniers...