(villanelle)
La chanson de la Bien-Aimée,
Comme un trille d'oiseau siffleur,
Monte dans la nuit parfumée.
L'entendez-vous sous la ramée,
A travers les pommiers en fleur,
La chanson de la Bien-Aimée ?
Comme une vivante fumée,
Son rythme subtil et trembleur
Monte dans la nuit parfumée.
Et quand vient l'heure accoutumée,
Où s'exhale par la chaleur
La chanson de la Bien-Aimée,
Le cri de l'oiselle pâmée
Sous le baiser de l'oiseleur
Monte dans la nuit parfumée.
C'est une berceuse enflammée,
Musique, parfum et couleur,
La chanson de la Bien-Aimée ;
Et toujours mon âme est charmée
Quand, appel tendre et cajoleur,
La chanson de la Bien-Aimée
Monte dans la nuit parfumée.