Si tu savais encor te lever de bonne heure,
On irait jusqu'au bois, où, dans cette eau qui pleure
Poursuivant la rainette, un jour, dans le cresson
Tremblante, tes pieds nus ont leur nacre baignée.
Déjà le rossignol a tari sa chanson ;
L'aube a mis sa rosée aux toiles d'araignée,
Et l'arme du chasseur, avec un faible son,
Perce la brume, au loin, de soleil imprégnée.
Réveil
More from Poet
-
Ces premiers froids que l'on réchauffe d'un sarment,
- Et des platanes d'or le long gémissement,
- Et l'alcôve au lit noir qui datait d'Henri IV,
Où ton corps, au hasard de l'ombre dévêtu,
S'illuminait parfois d'un rouge éclair de l'âtre,
Quand tu m'aiguillonnais de... -
Circé des bois et d'un rivage
Qu'il me semblait revoir,
Dont je me rappelle d'avoir
Bu l'ombre et le breuvage ;Les tambours du Morne Maudit
Battant sous les étoiles
Et la flamme où pendaient nos toiles
D'un éternel midi ;Rêves d'enfant, voix de...
-
A Londres je connus Bella,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine
Qui n'était jamais là.Et peut-être aimait-il la mangue ;
Mais Bella, les Français
Tels qu'on le parle : c'est assez
Pour qui ne prend que langue ;Et la tienne vaut...
-
J'ai beau trouver bien sympathique
Feu Loufoquadio,
Ses Japs en sucre candiot,
Son Bouddha de boutique ;Faime mieux le subtil schéma,
Sur l'hiver d'un ciel morne,
De ton aérien bicorne,
Noble Foujiyama,Et tes cèdres noirs, et la source
Du... -
Longtemps si j'ai demeuré seul,
Ah ! qu'une nuit je te revoie.
Perce l'oubli, fille de joie,
Sors du linceul.D'une figure trop aimée,
Est-ce toi, spectre gracieux,
Et ton éclat, cette fumée
Devant mes yeux ?Ta pâleur, tes sombres dentelles,...