Vers gravés sur un oranger

Oranger, dont la voûte épaisse
Servit à cacher nos amours,
Reçois et conserve toujours
Ces vers, enfants de ma tendresse ;
Et dis à ceux qu'un doux loisir
Amènera dans ce bocage,
Que si l'on mourait de plaisir,
Je serais mort sous ton ombrage.

Collection: 
1784

More from Poet

Apprenez, ma belle,
Qu'à minuit sonnant,
Une main fidèle,
Une main d'amant,
Ira doucement,
Se glissant dans l'ombre,
Tourner les verrous
Qui dès la nuit sombre,
Sont tirés sur vous.
Apprenez encore
Qu'un amant abhorre
Tout voile...

Le sommeil a touché ses yeux ;
Sous des pavots délicieux
Ils se ferment, et son coeur veille.
A l'erreur ses sens sont livrés.
Sur son visage par degrés
La rose devient plus vermeille ;
Sa main semble éloigner quelqu'un :
Sur le duvet elle s'agite ;...

D'un air languissant et rêveur
Justine a repris son ouvrage ;
Elle brode ; mais le bonheur
Laissa sur son joli visage
L'étonnement et la pâleur.
Ses yeux qui se couvrent d'un voile
Au sommeil résistent en vain ;
Sa main s'arrête sur la toile,
Et...

Toujours le malheureux t'appelle,
Ô nuit, favorable aux chagrins !
Viens donc, et, porte sur ton aile
L'oubli des perfides humains.
Voile ma douleur solitaire ;
Et, lorsque la main du Sommeil
Fermera ma triste paupière,
Ô dieux ! reculez mon réveil ;...

Déjà la nuit s'avance, et, du sombre orient,
Ses voiles par degrés dans les airs se déploient.
Sommeil, doux abandon, image du néant,
Des maux de l'existence heureux délassement,
Tranquille oubli des soins où les hommes se noient ;
Et vous, qui nous rendez à nos...