Art poétique

Je fis ce masque pour mes frères
Avec l'or que j'avais volé
(Dieu des chanteurs, ami sévère)
A ma vieille sincérité.

Que leurs dédains m'ont réjoui !

- Toute ma vie agenouillée.
Un dieu s'y est épanoui
Comme une rivière emportée.

On peut revivre ! On peut se taire...

Ô éternité sans recours
Selon ta flamme solitaire
Ma lyre a dit ce mot d'amour.

Collection: 
1915

More from Poet

  • Le sable et les arbres jouaient
    A m'égarer
    Le vent et les oiseaux jouaient au plus léger
    Plaisir des dunes
    Une canne de jonc
    Une cravate Un papillon
    Écume de mer Pipe d'écume
    Avec l'amitié pour enjeu

    Ces jeunes gens ne sont pas sérieux

  • Les rues et les verres vides
    La grande fraîcheur des mains
    Rien de cassé Rien de sali Rien d'inhumain

    Cordialement bonjour, bonsoir
    Je suis paresseux tu vois
    En bonne santé

    A la santé du paysage
    L'amateur de rues aérées
    Si vous voulez que je vous...

  • Sortons. J'ai entendu des Dryades profondes,
    Lamentantes redire aux hommes de l'été
    (Comme de grandes eaux amoureuses qui grondent)
    Quel amour il faudrait à leur avidité.

    Est-ce vous sur ce banc ma Muse vagabonde,
    Coudes au corps, les mains ouvertes, l'air brisé ?...

  • On meurt dans la pluie.
    La Douleur du Nord
    Aime ce décor
    En saisons pourries.

    Pégase y est mort
    Une nuit de pluie.
    Pourquoi, Poésie,
    Ce cri vers le Nord ?

    Les ailes cassées
    Dans des cheminées
    Saigne l'ange lourd :

    Ô ville...

  • Ô douleur chevelue adossée au comptoir
    Du vieux cabaret où je fume
    Belle dame dorée emprisonnant le soir
    Dans cette lyre qui s'allume

    Dans la flûte de Pan que forment rayonnantes
    Les limonades, les liqueurs,
    A l'aimable madère et aux honteuses menthes
    ...