Prélude de l'Elkovan

La brise fait trembler sur les eaux diaphanes
Les reflets ondoyants des palais radieux ;
Le pigeon bleu se pose au balcon des sultanes ;
L'air embaumé s'emplit de mille bruits joyeux ;
Des groupes nonchalants errent sous les platanes ;
Tout rit sur le Bosphore, et seuls les elkovans
Avec des cris plaintifs rasent les flots mouvants.

Ô pâles elkovans, troupe agile et sonore,
Qui descendez sans trêve et montez le courant !
Hôtes doux et plaintifs des ondes du Bosphore,
Qui ne vous reposez comme nous qu'en mourant !
Pourquoi voler ainsi sans cesse dès l'aurore,
Et d'Asie en Europe, et de l'aube au couchant,
Jeter sans fin ce cri monotone et touchant ?

Collection: 
1839

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    Les reflets ondoyants des palais radieux ;
    Le pigeon bleu se pose au balcon des sultanes ;
    L'air embaumé s'emplit de mille bruits joyeux ;
    Des groupes nonchalants errent sous les platanes ;
    Tout rit sur le Bosphore, et...

  • Quand le pâtre a fini son chant joyeux ou triste,
    Dans l'air ému souvent le son persiste,
    Et plane une dernière fois.
    Puis, bientôt le silence,
    Cet hymne sans voix,
    Recommence
    Au bois.

    Le feu mystérieux que le caillou recèle
    Au choc du fer jaillit...

  • O pays des glaciers, des lacs, des hommes libres,
    Air pur où l’étranger vient retremper ses fibres,
    Sublime réservoir de neige et de granit
    D’où s’épanchent sans fin les fleuves du vieux monde,
    O Suisse ! accepte ici ma tendresse profonde :
    Je t’admire, je t’aime et...

  • Ami, tu verras à Venise,
    Dans la cour du palais ducal,
    Ciselés d’une main exquise,
    Deux puits revêtus de métal.

    C’est là que, sveltes, court-vêtues,
    Tout le jour les porteuses d’eau,
    En découvrant leurs jambes nues,
    Plongent & retirent leur seau....