Une ruelle

une petite parcelle en pierre de l’univers
une ruelle en fleurs comme une jeune fille
sûrement nul n’aura envie
d’y heurter avec le bruit d’une auto
oui
ce n’est qu’ailleurs qu’éclate le brouhaha victorieux
tantôt de lourds camions font résonner leur chaînes en roulant
et tantôt à travers des autobus éléphants bruns et fauves
ou bien des tramways filent
parmi les sentinelles des réverbères
la toison noire de la foule moutonne
la rumeur monte dans les brumes et la fumée

ici l’herbe au milieu des pierres
verdit doucement pour le ciel et pour les hirondelles
les hommes sont des grands enfants
et tu es un avion petite abeille

je demeure ici dans une chambrette petite comme une boîte
où le soleil verse son seau doré
le jardinet hésite faut-il sortir dans la rue
où bien grimper avec la vigne sur le volet
le vent aime cette solitude s’y assied souvent
pour chuchoter quelque chose aux interstices parler aux croisées
chanter
aux perches branlantes du tournesol
aux araignées sous les portes à claire voie en bois de chêne

la nuit pénètre le jour
les matinées les soirées
alors de côté sur les maisons des lumières
à part les halos du soleil et de la lune
la tranquillité

Collection: 
1923

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  • la nuit coupe ronde
    qui dans la laine bleue du calme s’enlise
    vilno ville église
    dort blanche colombe

    enjambant la ruelle cette arcade
    maison serrant la main d’une autre
    c’est figée soudain

    le reverbére leur blafarde
    se panche sur la...

  • c’est écrit la gare des marchandises
    c’est écrit le dépôt
    l’ascenseur et le monte-charge penchent leurs têtes pesantes
    quoi qu’il arrive

    le wagon la prison rouge des vaches
    a bouché des petits fenêtres avec...

  • la journée d’autre passe
    des années passent
    non sans peine
    les mains du poete brûlent d’amour
    couronne tu reste toujours
    lointaine

    tu ne tombes pas sur le front
    mais au lieu de toi les gouttes de l’orage
    dans les jardins du feu
    ...

  • le foin sent le sommeil
    le foin sentait bon dans des rêves d’autrefois
    les après-midi de campagne échauffent le seigle
    le soleil fait sonner la rivière en fer blanc étincelant...