Sonnet

Le matin, dès mon œil ouvert,
J’ouvre mon huis et je regarde
Si par hasard ou par mégarde
Je ne vois pas le Printemps vert?

Mais non. Le même ciel qu’hier,
Terne comme un paquet de hardes ;
Il vente, il pleut des hallebardes :
Merde ! c’est encore l’hiver.

Eh bien ! que le diable m’emporte
Si pendant qu’il hurle à ma porte
Je ne fais au coin de mon feu,

En dépit de ces jours moroses,
Quelques rimes sur le ciel bleu,
Sur le Printemps et sur les roses.

Collection: 
1939

More from Poet

  • Je demande en mariage
    La fille d’un roi,
    Avec ou sans alliage :
    Plutôt sans, ma foi.

    ...
  • Quand, en Chine, un Chinois devient décapité,
    Une fois sa besogne faite,
    Le bourreau, sans tarder, avec habileté
    Lui recoud, aussitôt, la tête.

    La...

  •  
    Dès qu’il sut que la Joconde,
    La merveille sans seconde (?)
    Du Louvre avait disparu,
    Lépine, avec sa cohorte
    De sbires de toute sorte,
    Aussitôt est accouru,

    Suivi de Monsieur Homolle,
    Œil inerte et jambe molle,
    Et de Dujardin-Beaumetz,...

  • Vous avez beau dire et faire
    Voici le Printemps !
    Vous pouvez dans l’atmosphère
    Mordre à pleines dents....

  • Je t’ai maudite bien des fois,
    Eau du ciel, en mon ignorance ;
    N’ayant guère de déférence
    Sinon pour le vin que je bois.

    Ce soleil qui nous tyrannise,
    Certes, fera du vin coté ;
    Mais plus nombreux il eût été,
    S’il eût plus plu, qu’on se le dise.

    ...