Parmi les marguerites,
Se sont assises dans un pré
Trois jeunes filles.
Elles s’exaltent et babillent
À leur gré ;
Savent-elles ce qui incite
Leur langue à tant parler ?
Parmi les marguerites,
Se sont assises dans un pré
Trois jeunes filles.
Elles s’exaltent et babillent
À leur gré ;
Savent-elles ce qui incite
Leur langue à tant parler ?
La première fait mille contes,
Se trompe et se reprend, et puis raconte
D’oreille à oreille
Comment elle a capté la veille,
Sans bruit, en tapinois,
Un essaim migrateur qui s’égarait au bois.
La deuxième n’est point en reste,
— Brusques regards, paroles prestes
Et menus gestes —
Mieux que personne, elle connaît les soins
Dont a besoin,
Par les saisons de pluie et de neige aggravées,
La première couvée.
Enfin
La troisième caquette en vain.
On l’interrompt, puis l’on se tait, puis on l’écoute.
Des pas se font entendre sur la route
La première fait mille contes,
Se trompe et se reprend, et puis raconte
D’oreille à oreille
Comment elle a capté la veille,
Sans bruit, en tapinois,
Un essaim migrateur qui s’égarait au bois.
La deuxième n’est point en reste,
— Brusques regards, paroles prestes
Et menus gestes —
Mieux que personne, elle connaît les soins
Dont a besoin,
Par les saisons de pluie et de neige aggravées,
La première couvée.
Enfin
La troisième caquette en vain.
On l’interrompt, puis l’on se tait, puis on l’écoute.
Des pas se font entendre sur la route
Et s’approchent du pré
Où sont assises à leur gré
Les jeunes filles.
Ce sont trois gars du bourg voisin
Qui se taisent aussi, mais passent leur chemin
Sans regarder qui les regarde.
Sur le pré frissonnant passe une ombre hagarde,
Aucun des gars ne se retourne un seul instant.
Et maintenant,
Sur le tertre obscurci où leur dépit s’accoude,
Jusques au soir tombant, les trois filles se boudent.
Et s’approchent du pré
Où sont assises à leur gré
Les jeunes filles.
Ce sont trois gars du bourg voisin
Qui se taisent aussi, mais passent leur chemin
Sans regarder qui les regarde.
Sur le pré frissonnant passe une ombre hagarde,
Aucun des gars ne se retourne un seul instant.
Et maintenant,
Sur le tertre obscurci où leur dépit s’accoude,
Jusques au soir tombant, les trois filles se boudent.