On vit ; on vit infâme

 
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On vit; on vit infâme. Eh bien ? il fallut l'être ;
     L'infame, après tout, mange et dort.
Ici, même, en ces parcs où la mort nous fait paître,
     Où la hache nous tire au sort
Beaux poulets sont écrits ; maris, amants, sont dupes ;
     Caquetage, intrigue de sots.
On y chante ; on y joue ; on y lève des jupes ;
     On y fait chansons et bons mots ;
L'un pousse et fait bondir sur les toits, sur les vitres,
     Un ballon tout gonflé de vent,
Comme sont les discours des sept cents plats bélîtres,
     Dont Barère est le plus savant.
L'autre court; l'autre saute ; et braillent, boivent, rient
     Politiqueurs et raisonneurs ;
Et sur les gonds de fer soudain les portes crient :
     Des juges-tigres, nos seigneurs,
Le pourvoyeur paraît. Quelle sera la proie
     Que la hache appelle aujourd'hui ?
Chacun frissonne, écoute; et chacun avec joie
     Voit que ce n'est pas encor lui.
Ce sera toi demain, insensible imbécile.
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Collection: 
1782

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