À Félicien Rops.
Enlace moi plus fort ! que mon désir soit tel,
Qu’il prête à nos baisers une ivresse sublime !
Que ton sein soit le gouffre où le remords s’abîme ;
Prends, et brûle mon cœur sur le bûcher charnel !
Parjure du serment que je crus éternel,
Mon amour s’est pour toi grandi de tout mon crime
Et, sacrificateur aussi bien que victime,
J’ai de ton flanc divin fait mon suprême autel.
Que m’importe la mort, l’éternité future,
Dieu, l’ineffable espoir, l’indicible torture ?
Rien ne peut de tes bras me distraire un instant ;
Car en ta chair ardente où se dissout mon âme,
J’ai savouré, caresse ou brûlure de flamme,
Et le Ciel que je brave et l’Enfer qui m’attend !