Marie Stuart

 
Adieu, plaisant pays de France,
O ma patrie
La plus chérie,
Qui a nourri ma jeune enfance.
Adieu ! France ! adieu, mes beaux jours !
La nef qui déjoint nos amours
N’a cy de moi que la moitié ;
Une part te reste, elle est tienne ;
Je la fie à ton amitié
Pour que de l’autre il te souvienne.
MARIE STUART.

Vers la France, ô légers nuages,
Que chasse un vent rapide et frais ,
Portez à ses joyeux rivages
Mes vœux, mes soupirs, mes regrets.

Pays si cher à ma mémoire,
Objet constant de mes désirs,
Tu gardes mes songes de gloire,
D’amour, de joie et de plaisirs.
Loin de toi la perte d’un trône
Ne peut éveiller mes douleurs,
Et j’ai moins pleuré ma couronne
Que tes eaux, ton ciel et tes fleurs.

Vers la France, o légers nuages,
Que chasse un vent rapide et frais,
Portez à ses joyeux rivages
Mes vœux, mes soupirs, mes regrets.
 
O vous, qui d’une cour ravie
Naguère excitiez les transports,
Talens, délices de la vie,
Frétez-moi vos brillans accords !
Harpe sonore, ton empire
Du sort n’éprouve point les coups,
Et toujours le malheur t’inspire
Des chants plus puissans et plus doux.

Vers la France, ô légers nuages,
Que chasse un vent rapide et frais,
Portez à ses joyeux rivages
Mes vœux, mes soupirs, mes regrets.

O France que mon cœur appelle,
J’aime à dire en rêvant à toi :
Peut-être une larme fidèle
Sur ces bords coule encor pour moi ;
Peut-être une voix attendrie,
De mes chants émue en secret,
Murmure le nom de Marie,
Tressaille, soupire et se tait !

Vers la France, ô légers nuages,
Que chasse un vent rapide et frais,
Portez à ses joyeux rivages
Mes vœux, mes soupirs, mes regrets.

Collection: 
1818

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