Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.
Voici venir le riche été
Vous jetant l’or de sa santé.
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.
Voici venir le riche été
Vous jetant l’or de sa santé.
Sa brise souffle sur vos lèvres,
Pour en chasser l’essaim des fièvres,
Et le ciel clair offre à vos yeux
Son large feu silencieux.
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.
— Hélas ! hélas ! ils sont si gourds
Nos dos pesants et nos pieds lourds.
Nos yeux ont perdu l’habitude
De voir brûler la clarté rude.
Nos fronts, nos bras, nos flancs, nos reins,
Sont si bien faits aux longs chagrins,
Sa brise souffle sur vos lèvres,
Pour en chasser l’essaim des fièvres,
Et le ciel clair offre à vos yeux
Son large feu silencieux.
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.
— Hélas ! hélas ! ils sont si gourds
Nos dos pesants et nos pieds lourds.
Nos yeux ont perdu l’habitude
De voir brûler la clarté rude.
Nos fronts, nos bras, nos flancs, nos reins,
Sont si bien faits aux longs chagrins,
Que, pour nos pauvres cœurs futiles,
Le bonheur même est inutile.
Hélas ! hélas ! ils sont si gourds
Nos dos pesants et nos pieds lourds.
— Dans le jardin de votre hospice,
Le sol est chaud, l’air est propice.
Même à l’ombre des coins obscurs,
Le lierre y mord un pan de mur.
Sur un rosier de cent années
S’ouvrent trois roses obstinées,
Et le berceau des vieux chemins
Vous tend ses fleurs comme des mains.
Que, pour nos pauvres cœurs futiles,
Le bonheur même est inutile.
Hélas ! hélas ! ils sont si gourds
Nos dos pesants et nos pieds lourds.
— Dans le jardin de votre hospice,
Le sol est chaud, l’air est propice.
Même à l’ombre des coins obscurs,
Le lierre y mord un pan de mur.
Sur un rosier de cent années
S’ouvrent trois roses obstinées,
Et le berceau des vieux chemins
Vous tend ses fleurs comme des mains.
Dans le jardin de votre hospice,
Le sol est chaud, l’air est propice.
— Certes, on aimerait cueillir,
Pour en orner ses souvenirs,
Ne fut-ce qu’une simple rose
Sur la branche où elle se pose ;
On aimerait à pas égaux,
Et deux à deux, jusqu’aux berceaux,
Se trimbaler pour voir encore
Les phlox grandir à chaque aurore.
Certes, on aimerait cueillir
Quelques roses en souvenir.
Dans le jardin de votre hospice,
Le sol est chaud, l’air est propice.
— Certes, on aimerait cueillir,
Pour en orner ses souvenirs,
Ne fut-ce qu’une simple rose
Sur la branche où elle se pose ;
On aimerait à pas égaux,
Et deux à deux, jusqu’aux berceaux,
Se trimbaler pour voir encore
Les phlox grandir à chaque aurore.
Certes, on aimerait cueillir
Quelques roses en souvenir.
— Quand vous serez sous les charmilles,
Poussez plus loin, passez la grille.
Gagnez le champ dont les sentiers
Vous sont connus et familiers.
Les vieux clochers avec leurs cloches
Parlent de vous de proche en proche,
Et l’un d’entre eux vient de sonner
Sur le bourg où vous êtes nés.
Quand vous serez sous les charmilles,
Poussez plus loin, passez la grille.
— À voir nos toits et nos hameaux,
Déjà nous oublions nos maux.
— Quand vous serez sous les charmilles,
Poussez plus loin, passez la grille.
Gagnez le champ dont les sentiers
Vous sont connus et familiers.
Les vieux clochers avec leurs cloches
Parlent de vous de proche en proche,
Et l’un d’entre eux vient de sonner
Sur le bourg où vous êtes nés.
Quand vous serez sous les charmilles,
Poussez plus loin, passez la grille.
— À voir nos toits et nos hameaux,
Déjà nous oublions nos maux.
Nous causerons avec les pierres
Séculaires de nos chaumières,
Avec les cendres du foyer,
Avec l’armoire en vieux noyer,
Avec les sièges qu’on rempaille,
Et la Vierge de la muraille.
À voir nos toits et nos hameaux,
Déjà nous oublions nos maux.
— Écoutez donc, voici la fête
Qui fait tourner jambes et têtes.
Frappant le sol d’un pied bourru,
Sautent vos fils, dansent vos brus.
Nous causerons avec les pierres
Séculaires de nos chaumières,
Avec les cendres du foyer,
Avec l’armoire en vieux noyer,
Avec les sièges qu’on rempaille,
Et la Vierge de la muraille.
À voir nos toits et nos hameaux,
Déjà nous oublions nos maux.
— Écoutez donc, voici la fête
Qui fait tourner jambes et têtes.
Frappant le sol d’un pied bourru,
Sautent vos fils, dansent vos brus.
L’orge des champs mué en bière
Semble de l’or au creux des verres.
Et pour trinquer comme au vieux temps,
Vous les aïeux, on vous attend.
Écoutez donc, voici la fête
Qui fait tourner jambes et têtes.
— Dites, comment danserons-nous
Sans qu’on nous prenne pour des fous ?
C’étaient jadis d’autres étreintes
Et d’autres cris autour des pintes.
C’étaient jadis d’autres chansons,
Que cadençaient cors et bassons.
L’orge des champs mué en bière
Semble de l’or au creux des verres.
Et pour trinquer comme au vieux temps,
Vous les aïeux, on vous attend.
Écoutez donc, voici la fête
Qui fait tourner jambes et têtes.
— Dites, comment danserons-nous
Sans qu’on nous prenne pour des fous ?
C’étaient jadis d’autres étreintes
Et d’autres cris autour des pintes.
C’étaient jadis d’autres chansons,
Que cadençaient cors et bassons.
C’étaient jadis de bons vieux thèmes,
Que notre cœur rythmait lui-même.
Dites, comment danserons-nous,
Sans qu’on nous prenne pour des fous ?
— Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort est en vacances.
Il n’importe que le basson
Scande aujourd’hui d’autres chansons.
L’antique essor qui est la vie,
Toujours nous mène et nous convie.
Sitôt qu’un peu d’espoir nous luit,
C’est notre cœur qui nous guérit.
C’étaient jadis de bons vieux thèmes,
Que notre cœur rythmait lui-même.
Dites, comment danserons-nous,
Sans qu’on nous prenne pour des fous ?
— Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort est en vacances.
Il n’importe que le basson
Scande aujourd’hui d’autres chansons.
L’antique essor qui est la vie,
Toujours nous mène et nous convie.
Sitôt qu’un peu d’espoir nous luit,
C’est notre cœur qui nous guérit.
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort est en vacances.
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort est en vacances.