Ce qui semble perir se change seulement
L’Esté est il passé ? l’an suivant le rameine
Voit on noircir la nuit ? la lumiere prochaine
Redore incontinant l’azur du firmament :
Le rayonnant Soleil d’un pareil mouvement
Par l’escharpe du ciel tous les jours se promeine
Et suivant du Seigneur l’Ordonnance certaine
Tout remonte à son tour, & tombe incessament :
Mesme la froide mort qui si fort nous estonne
Ne ravit point la vie, ains seulement nous donne
Tant soit peu de respit pour le tems avenir.
Doncques ne craignons plus de faire ce voyage,
Celuy la doit sortir d’un asseuré visage
Qui s’en va en espoir de soudain revenir.