Nul regard, si perçant qu’il soit et si sublime,
Nul regard ne pourrait te sonder, noir abîme,
Où tonne l’ouragan !
Ni plonger dans ton sein que déchire et que lave
La vague d’un torrent qui bout comme la lave
Au creuset d’un volcan.
Jamais le jour n’y luit, jamais la blanche lune,
Quand elle glisse, au haut de la colline brune,
Par les rameaux tremblants.
Le hibou seul y fait rayonner sa prunelle,
En écoutant le bruit de la foudre éternelle
Qui mugit dans tes flancs. ―
Eh bien ! le cœur des rois est encore plus sombre.
Toutes les passions s’y combattent dans l’ombre,
Et le crime est vainqueur.
C’est un abîme aussi, plein de pièges funèbres.
Les noirs conseils toujours parlent dans les ténèbres
Qui remplissent leur cœur.
Janvier 1831.