Près d’une femme, en proie à l’amoureux délire,
Le poëte est muet, il se tait et soupire.
De mille émotions à la fois oppressé,
Il veut poursuivre en vain un rhythme commencé ;
Pour calmer de son cœur l’ardente frénésie,
Il appelle, il évoque en vain la poésie :
L’ange de sa jeunesse et de ses plus beaux jours
Semble s’être envolé, l’avoir fui pour toujours…
Oh ! pour chanter l’amour sur la lyre inspirée,
Pour peindre le regard d’une vierge adorée,
Pour que les vers, à flots, débordent… que faut-il ?
Il faut la solitude, ou l’absence, ou l’exil !
Décembre 1837.