Ne regreter point les mors

Quand le Soleil, la torche coutumiere
De l'Univers, s'est dans la mer rendu,
Et pensons voir un voile noir tendu,
Nous engendrant la nuit familiere

Nul ne se plaint de se voir sans lumiere,
Parcequ'il est plus qu'assés entendu,
Que le Soleil nous est aptes rendu,
Pour parcourir sa carriere ordinaire.

Sans cris, sans dueil, tu te dois montrer tel,
Voiant d'un corps souffreteux et mortel,
Triste prison, sortir l'Ame immortelle.

Ce corps que Mort nous fait abandonner
Sera tout neuf au jour qui renouvelle,
Et l'Ame y doit encores retourner.

Collection: 
1535

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A André Rivaudeau, gentilhomme poitevin

Le chaut qu'on sent au plus fort de l'Esté
Ne nous rend tant la fraicheur agreable,
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N'a onc si bien le passant arresté,

Et a celluy qui se treuve endetté
L'or ne plait tant, ny au...

O ciel vouté qui la terre bien heures,
O feu sans poix agilement leger,
O air humide, o vent prompt messager,
O large mer qui la terre ceintures,

O terre riche, ô qui ton doz peintures
De vers thesors pour l'homme soulager,
Bois, pres, champs, eaux, que pour...

Quand le Soleil, la torche coutumiere
De l'Univers, s'est dans la mer rendu,
Et pensons voir un voile noir tendu,
Nous engendrant la nuit familiere

Nul ne se plaint de se voir sans lumiere,
Parcequ'il est plus qu'assés entendu,
Que le Soleil nous est aptes...