Midi

 
…Resonant arbusta cicadis.
(VIRGILE.)

C’est l’heure solennelle où tout se tait, c’est l’heure
Où la création en silence demeure.
Le chant du moqueur rouge, en un dernier effort,
Retentit et s’éteint dans l’écho du bois-fort.
Le pesant carrion-crow de l’abîme des nues
Regagne haletant ses retraites connues ;
Et le caïman seul, au rayonnant zénith,
Etend un dos cuivré que la vase brunit,
Et, sur un bois flottant, de sa gueule embrassée,
Aspire la lumière ainsi qu’une rosée.

(Juin 1837.)

Collection: 
1830

More from Poet

  •  
    Though the strained mast should quiver as a reed,
    And the rent canvass fluttering strew the gale,
    Still must I on…
    (BYRON.)

    Oui, le Vaillant a bien accompli son voyage !
    Il a franchi le golfe en cinq jours de sillage.
    Le ...

  •  
    Je le sens, pour une âme tendre,
    Un amour malheureux est encore un bonheur.
    (DESBORDES VALMORE.)

    La vierge, ange des cieux, qui dorait notre vie,
    Dans un jour de malheur peut nous être ravie :
    Mais ce qui ne fuit pas, mais l’éternel trésor...

  •  
    Is there a man of soul so dead,
    Who never to himself hath said :
    This is my own, my native land !
    (W. SCOTT)

    Adieu, frère créole, ami d’enfance, adieu !...
    Vogue sur l’Océan, à la merci de Dieu !
    Comme un coursier sans frein qui jette...

  •  
    Le soir ramène le silence.
    ………………………
    Je suis, dans le vague des airs,
    Le char de la nuit qui s’avance.
    (LAMARTINE.)

    La lune du Lacombe argente les deux rives :
    Pas un bruit de roseaux ni de feuilles plaintives.
    Au camp...

  •  
    O Dieu ! si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ;
    si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la
    main une Ève tirée de moi-même !
    (CHATEAUBRIAND.)

    Je me disais : La vie est triste et monotone !
    Et quoi ! toujours, toujours...