Memento quia pulvis es

 
Crachant au monde qu’il effleure
Sa bourdonnante vanité,
L’homme est un moucheron d’une heure
Qui veut pomper l’éternité.
C’est un corps jouisseur qui souffre,
Un esprit ailé qui se tord ;
C’est le brin d’herbe au bord du gouffre,
Avant la Mort.

Puis, la main froide et violette,
Il pince et ramène ses draps,
Sans pouvoir dire qu’il halète,
Étreint par d’invisibles bras.
Et dans son cœur qui s’enténèbre,
Il entend siffler le remord
Comme une vipère funèbre,
Pendant la Mort.

Enfin, l’homme se décompose,
S’émiette et se consume tout ;
Le vent déterre cette chose
Et l’éparpille on ne sait où.
Et le dérisoire fantôme,
L’oubli vient, s’accroupit et dort
Sur cette mémoire d’atome,
                  Après la Mort !

Collection: 
1866

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Toujours la longue faim me suit comme un recors ;
La ruelle sinistre est mon seul habitacle ;
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Paris m'étale en vain sa houle et ses décors :
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Brusque, avec un frisson
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La chanson
Sur la lèvre.

Tremblant au moindre accroc,
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Droits et longs, par les prés, de beaux fils de la Vierge
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