A Meline

Mais à qui mieux pourroy-je presenter
Ces petits chants, qu'à toy, douce Meline,
Mon Eraton, qui la fureur divine
Souflas en moy, qui me les fit chanter ?

Tu m'i verras une foix enchanter
De ta rigueur le souci qui me mine
Une autre fois en ta douceur benine
Tu me verras gayement contenter.

Icy lisant, l'amour qui me tourmente,
Tu pourras dire : ah, par si long espace
Je ne devoys telle ardeur abuser :

Relisant là, tes faveurs, que je chante
Eternisant les honneurs de ta face,
Tu ne pourras, comme ingrat, m'accuser.

Collection: 
1561

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Ha, que tu m'es cruelle,
Que tu reconois mal
Pour t'estre trop fidelle
Tout ce que j'ay de mal !
O rebelle endurcie,
Quand devôt je te prie
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Pour rafraichir la flâme
Qui brusle dans mon ame,
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...

Un jour, quand de l'yver l'ennuieuse froidure
S'atiedist, faisant place au printems gracieux,
Lorsque tout rit aux champs, et que les prez joyeux
Peingnent de belles fleurs leur riante verdure ;

Près du Clain tortueux, sous une roche obscure,
Un doux somme ferma d'...

Après les vents, après le triste orage,
Après l'yver, qui de ravines d'eaux
Avoit noyé des boeufs le labourage,

Voicy venir les ventelets nouveaux
Du beau printemps : desja dedans leur rive
Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.

Mon Dieu, pour moy cette...

Une amoureuse ardeur,
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Soupçon et creinte.

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" Qui les liesses
" Echange tour à tour
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Plus je suis amoureux,
Plus je soupçonne
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D'Amour d'Amour je fu je fu blessé,
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Qui de couler puis le temps n'a cessé.

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