Enfants qui vivons sous la terre
Et séparés du genre humain,
Pour braver un air délétère
Nous chantons la pioche en main.
Quelle est la divine parole
Qui nous ranime et nous console ?
Refrain :
C'est le chant des Mineurs d'Utzel,
Chant fraternel,
Ce chant vole de bouche en bouche
De la taverne à l'atelier,
Il remue, intéresse et touche
Tout ce qui porte tablier ;
Le soir, en passant dans la rue,
Qui l'entend se dit : l'âme émue,
Refrain
Fils du peuple, pauvres abeilles,
Pour qui donc usons-nous nos bras ?
Pour qui prodiguons-nous nos veilles ?
Pour des oisifs, pour des ingrats.
Que tous les êtres s'utilisent,
Que ceux qui consomment produisent :
Refrain
Partout il est des privilèges,
On voit dans chaque nation
Des écoles et des collèges
Où l'on vend de l'instruction :
Ah ! pour les fils de l'indigence
Place au soleil de la science !
Refrain
Par l'appât de l'or égarées,
Nous avons vu faiblir nos sœurs,
Elles reviennent déflorées
Des bras de leurs riches vainqueurs.
Nos âmes d'honneur sont jalouses,
Il nous faut de chastes épouses.
Refrain
Riche et pauvre devrait-on naître ?
Pourquoi ces démarcations ?
Égaux en droits, tous devraient n'être
Que les fils de leurs actions.
Nous ne voulons pas le partage ;
Mais c'est injuste l'héritage...
Refrain
Serions-nous, toujours en tutelle
Des riches,des grands et des rois ?
L'humanité périrait-elle
Pour vouloir conquérir ses droite ?
Non, malgré le canon qui gronde,
Qui doit régénérer le monde ?